Animaux emblématiques en danger : où les observer ?

Animaux emblématiques en danger : où les observer ?

À l’heure où tous les ans, plus de 26 000 espèces animales et végétales disparaissent de la surface de la Terre, plusieurs espèces sont menacées. Parmi celles-ci, certains grands animaux remarquables par leur force comme le rhinocéros, ou par leur intelligence comme l’orang-outan. Où peut-on avoir la chance de contempler les derniers individus de ces espèces en voie de disparition ?

Les orangs-outans

Le nom de ce singe trouve son origine en Malaisie, du malais orang hutan, qui signifie “homme de la forêt”. Ces singes partagent 97 % de notre patrimoine génétique, pas étonnant que cette appellation leur aille si bien ! Ils peuplaient auparavant l’Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, ils sont présents sur deux îles : Bornéo et Sumatra. Les aptitudes intellectuelles des orangs-outans sont remarquables. Dans les années 1990, une population de primates a été observée utilisant des outils pour se nourrir. De plus, chaque soir, les orangs-outans font “leur lit”. Ils assemblent des branches et feuillages pour se construire une couche, généralement dans les arbres.

Le nombre de leurs espèces s’élève à trois. L’orang-outan de Sumatra compte 14 500 individus. Celui de Bornéo :
104 700 et celui de Tapanuli : 800 singes environ. L’abattage des forêts au profit de palmiers est la raison pour laquelle ces animaux sont en danger. C’est dans le parc national de Gunung Leuser, à Bukit Lawang, que vous pourrez partir à l’aventure pour plusieurs jours en safari et espérer que mère Nature vous offrira la chance de les croiser sur votre chemin.

Les Rhinocéros

Jusqu’au milieu du 19ème siècle, les rhinocéros étaient largement répandus dans les savanes d’Afrique et les forêts tropicales d’Asie. Aujourd’hui, 4 des 5 espèces de rhinocéros sont vulnérables ou en danger critique d’extinction. Leurs cornes, désormais plus prisées que l’or ou la cocaïne, sont leur malédiction.

Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF France)

Il existe cinq espèces de rhinocéros dans le monde. Celui de Java, de Sumatra et le rhinocéros indien vivent en Asie. Les rhinocéros blancs et noirs peuplent la savane africaine. Le braconnage est la cause principale de leur extinction. Leur corne est très prisée par la médecine chinoise traditionnelle et peut se vendre à des prix allant jusqu’à trente mille dollars sur le marché noir.

  • Le rhino unicorne d’Inde vit au nord de l’Inde et au Népal. Les estimations concernant le nombre d’animaux encore à l’état sauvage s’élèvent à 2500 individus. Généralement, on le trouve aux alentours des marécages.
  • Le rhinocéros de Java (ou de la Sonde) ne compte désormais plus que 63 spécimens selon les chiffres de 2019.
  • À Sumatra, sur cette île d’Indonésie, il n’y a plus que 80 membres de cette espèce ; le nombre étant très difficile à évaluer puisque ce sont des animaux solitaires, largement dispersés dans leur habitat.
  • La population de rhinos blancs s’élève à 20 000. Ils vivent dans la savane et affectionnent les grandes prairies.
  • Enfin, les rhinocéros noirs seraient 5 000 encore à l’état sauvage. Ils apprécient la savane et s’adaptent à un climat aride. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cette espèce se classe parmi les plus menacées au monde.

Pour observer ces animaux majestueux de trois tonnes pouvant vivre jusqu’à quarante ans, vous pourrez vous rendre au parc national d’Etosha en Namibie. L’Afrique du Sud est également l’endroit qui abrite plus de 80 % de la population de rhinocéros africains, notamment à Hluhluwe-Umfolozi, Kruger et Pilanesberg. Lors d’un safari organisé ou en self-drive, vous aurez peut-être la chance de croiser leur chemin !

Les gorilles des montagnes

C’est au Rwanda, au Congo et en Ouganda que vous pourrez observer la dernière population de gorilles des montagnes. C’est dans les forêts de haute altitude que ces mammifères vivent, à plus de 4 000 mètres. Leur population est estimée à 1 004 individus dans la région des Grands Lacs Africains. Cette espèce reste toutefois classée “en danger critique d’extinction” selon la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). C’est pourquoi, les prix pour pouvoir les rencontrer sont exorbitants. Au Congo, le montant s’élève à 400 $. L’Ouganda se classe en deuxième position avec 600 $. Enfin, le Rwanda a récemment doublé ses tarifs pour une heure d’observation, fixés désormais à 1 500 $.

Ces animaux jouent un rôle crucial pour la biodiversité locale. Ils assurent la reproduction des plantes et participent à la régénération des forêts. Les gorilles, malgré leur imposante carrure, sont des animaux pacifiques qui n’utilisent presque jamais la force. S’ils sont en danger aujourd’hui, c’est à cause de la destruction de leur habitat, du commerce d’animaux et des maladies transmises par l’homme. Alors, certes, le prix peut sembler excessif mais les rangers des parcs nationaux l’utilisent pour préserver ces populations d’animaux déclinantes.

Les tigres

Le tigre du Bengale est la sous-espèce la plus répandue. Aujourd’hui, il en existe cinq sous-espèces, plusieurs ayant disparues au cours du 19eme siècle. Il subsisterait 3 890 tigres à l’état sauvage, principalement en Inde. La réduction de son habitat naturel est dû au défrichement des forêts au profit d’expansions et d’infrastructures routières. Cette perte de terrain de chasse rend les conflits avec les humains plus fréquents puisque les animaux se retrouvent aux abords des habitations. La chasse aux trophées a également failli causer l’extinction de l’espèce dans les années 1950.

Les tigres vivent en milieu tropical humide ou dans des zones marécageuses aux herbes hautes et denses. On les retrouve en Asie du Sud-Est continentale, à Sumatra, en Chine, en Inde et à l’Est de la Russie. Pour partir sur les traces du tigre du Bengale, c’est au Madya Pradesh qu’il faudra vous rendre, un état indien surnommé le Tiger State. Avec 520 individus recensés, les parcs nationaux de Kahna et Bandhavgarh vous ouvriront les portes du félin le plus imposant d’Asie.

Les ours polaires

Vivant dans la région arctique près de la banquise, l’ours polaire est le prédateur régnant en maître sur le territoire. Animal solitaire, c’est aussi un excellent nageur et il peut être aperçu à des kilomètres au large des côtes. En raison du réchauffement climatique, 13,4 % de la banquise décroît chaque décennie. De ce fait, les proies se font moins abondantes et la population d’ours se situe entre 20 et 25 000 individus. L’espèce est classée comme “vulnérable” sur la liste rouge de l’UICN.

Au Svalbard, dans cet archipel norvégien, il est possible d’organiser des excursions et partir en observation des ours polaires. Les habitants de cet archipel se déplacent la plupart du temps en motoneige et se munissent d’armes pour se déplacer. Les attaques sont très rares, il s’agit donc uniquement d’une protection car dans cet univers glacé, croiser la route d’un mammifère de 410 kg en moyenne n’est pas impossible. Profiter des aurores boréales d’octobre à février est aussi l’une des raisons de s’y rendre. Mais attention, à cette période de l’année, le soleil ne se lève pas et tout est pour le moins crépusculaire.

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Les baleines bleues

Pouvant mesurer jusqu’à 30 mètres de long et peser 170 tonnes, ce géant des océans a longtemps été prisé pour son huile. En un siècle seulement, les baleines bleues sont passées de 250 000 individus à 3 000. La chasse commerciale, débutant en Géorgie du Sud, a considérablement impacté la communauté des baleines. Leur huile servait à éclairer les villes, ou encore fabriquer la margarine, le maquillage et le savon. De plus, actuellement, la surpêche et l’acidification des océans perturbent les cycles migratoires et la quête de nourriture.

De janvier à avril, de nombreuses baleines bleues migrent entre le golfe du Bengale et la mer d’Oman. Rendez-vous dans le petit port idyllique de Dondra, au Sri Lanka pour tenter de s’en approcher à bord de bateaux de pêcheurs. C’est aussi un endroit unique où les baleines nagent près des côtes.

Pour conclure, cet article n’a pas pour but d’encourager le tourisme de masse mais d’aider les rangers et protecteurs d’animaux à œuvrer pour la protection des espèces. En participant à des safaris (attention à bien choisir les agences avec lesquelles partir ou les missions de volontariat), les frais aident par exemple les soigneurs à prendre en charge les animaux blessés. Des associations tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur nos activités industrielles, qui empiètent sur le territoire naturel de la faune. C’est pourquoi, visiter les parcs nationaux est la meilleure façon pour admirer ces géants de la nature, dans leur habitat naturel, avant qu’il ne soit trop tard !

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