Violences faites aux femmes : pourquoi cette recrudescence ?

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Chaque année, une centaine de femmes sont tuées sous les coups de leur mari ou ex-compagnon. Mais depuis le début de l’année 2019, on constate une augmentation du nombre de féminicides en France. Une femme est tuée tous les trois jours contre une femme tous les deux jours auparavant. Qu’est-ce qui explique une telle augmentation ?

Féminicide : qu’est-ce que c’est ?

Le mot féminicide est un mot-valise venant de l’anglais. Il serait la contraction du mot « female » et « homicide » en anglais. Ce mot fut démocratisé en 1992 par deux féministes, Jill Radford et Diana Russell, dans le livre Feminicide, The Politics of Woman Killing. Depuis, ce terme a été fréquemment utilisé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’ONU (Organisation des Nations-Unis) mais ce n’est qu’en 2015 qu’il fait son entrée dans le dictionnaire français Le Petit Robert.

Aujourd’hui, comme en 1992, un féminicide est le meurtre d’une femme ou d’une jeune femme liée au fait qu’elle soit une femme. Il existe ainsi plusieurs types de féminicides :

  • « intime » qui a été commis par le conjoint actuel ou ancien de la victime ;
  • « d’honneur » qui est perpétré lorsqu’une femme est accusée d’avoir violée une loi morale. Elle est alors tuée pour protégée l’honneur de la famille ;
  • non-intime et liée à une agression sexuelle ou un crime pour lequel les femmes sont visées explicitement.

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Féminicides : des chiffres qui font froid dans le dos

En France, chaque année des centaines de femmes décèdent des mains de leur conjoint. En 2019, depuis le début de l’année et jusqu’au 14 mars 2019, l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales en dénombre plus d’une trentaine. Environ une femme tuée tous les deux jours.

Ces chiffres ont de quoi faire froid dans le dos. Et pour cause, à ce rythme, le nombre de féminicides en fin d’année 2019 s’élèvera à plus de 170. Quand, en 2017, ce nombre de était de 130.

D’ailleurs, selon ONG Care, environ une femme sur trois sera victime de violences dans sa vie soit environ 1 milliard de femmes dans le Monde. De même, toujours selon ONG Care, 5000 femmes dans le monde seraient victimes de crimes d’honneur chaque année.

Féminicides : pourquoi cette augmentation ?

Pourtant, avec le mouvement #MeToo et #BalanceTonPorc, on aurait pu croire que le nombre de féminicides tendrait à diminuer. Tout comme le nombre de femmes souhaitant avoir recours à l’hyménoplastie à cause de leurs traditions. Alors qu’est-ce qui explique une telle recrudescence de violences faites aux femmes, notamment en France ?

Une des pistes est précisément le fait que la parole des femmes tend à se libérer. Avant bon nombre de femmes se taisait lorsqu’elles étaient victimes de violences conjugales. Aujourd’hui, elles décident de plus en plus de faire face à leur bourreau. Dire adieu à cette vie qu’elles n’ont pas souhaité.

Souvent non accompagnées dans cette démarche, ces femmes deviennent des cibles idéales face à des hommes violents.

Ce serait donc tous ces messages qui disent aux femmes de partir et de porter plainte qui sont avant tout à l’origine de cette hausse sans précédent. Mais pas seulement ! Car si ces femmes portent plainte, il n’existe pas de réel dispositif de protection.

Dans certains cas, les juges aux affaires familiales laissent même un droit de visite aux hommes violents les mettant encore plus en danger.

On dénombre de moins en moins de place en foyer d’hébergement et les aides sociales sont de plus en plus difficile à obtenir. Ces femmes sont ainsi démunis et (trop) souvent livrées à elle-même.

Alors si vous connaissez des femmes victimes de violences conjugales, ne les laissez pas seule. Il est toujours conseillé de porter plainte, et de quitter le domicile conjugal. Cependant, il existe des numéro et service qui sont capable d’aider ces femmes comme le 3919 ou encore le 116 006 !

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