Octobre Rose : Un camion de dépistage à la rencontre des patientes

Le camion d'octobre rose

Du 4 au 27 octobre, le camion d’Octobre Rose dédié au dépistage du cancer du sein sillonne l’Île-de-France. Son message : démocratiser et valoriser le dépistage organisé.  

Article rédigé par Amélia Porret

Un drôle de camion rose s’était établi pendant 4 jours sur la place de la République à Paris. C’est le point de départ d’un itinéraire pour aller à la rencontre des Franciliennes. Au même emplacement, des stands d’associations et des ateliers de sensibilisation à l’auto-palpation invitent les passant.es à s’informer. 

L’opération avait déjà été lancée en 2021, impulsée par le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers d’Ile-de-France (CRCDC-IDF), au côté de GE Healthcare et du laboratoire Roche. “Ce type d’initiative valorise le dépistage et le travail des radiologues sur le terrain toute l’année”, déclarait dans un communiqué de presse le Dr Jérôme Nicolet, Directeur Médical Régional du CRCDC-IDF. La première édition est alors une réussite, avec 290 femmes dépistées.

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Nous venons au pied de votre immeuble pour rendre le dépistage visible”, assure Caroline Nouveau, responsable de la communication chez GE Healthcare. Acteur mondial majeur dans le domaine des technologies médicales, l’entreprise est à l’origine du scénographe Pristina. Conçu en 2017 pour le dépistage en mammographie, l’appareil peut établir un diagnostic précis avec une faible dose de rayonnement. Pendant une vingtaine de jours, il est la star du camion d’Octobre Rose. 

“Les chiffres, ça ne parlent pas”

Bien souvent, les femmes craignent l’examen de mammographie, pouvant être inconfortable à cause de la compression faite sur le sein. Pourtant, le dépistage à un stade précoce permet d’avoir un taux de guérison de plus de 90%. “Les chiffres, ça ne parlent pas aux gens” évoque Caroline Nouveau, déplorant un taux national de participation encore bas en 2021. Pour Cécilia Olsson, dédramatiser la mammographie est primordial. “Elles repoussent leur consultation parce qu’elles ont peur de la douleur et parce qu’en général on partage tout ce qui se passe mal entre copines. Mais on ne parle pas des bonnes expériences.” 

Responsable de Cycle de vie Produits de la santé de la femme et porte-parole des patientes chez GE Healthcare, Cécilia Olsson est une survivante du cancer du sein. Cette épreuve l’a mené à travailler sur l’amélioration de l’expérience des patientes. “L’idée c’est de se mettre à leur place et de se dire comment est-ce qu’on peut faire en sorte que leur expérience ne soit pas traumatisante.” 

Ici, les femmes entre 50 et 74 ans, dont la dernière mammographie date de plus de deux ans, prennent rendez-vous au préalable sur Doctolib. La prestation entièrement remboursée par la sécurité sociale, se déroule dans l’enceinte du camion équipé de technologies de diagnostic innovantes. Par ailleurs, tout est pensé pour le confort et la détente, jusqu’à la projection d’images de rêve sur un écran fixé aux parois. Comme l’a expérimenté Sophie ce matin, les femmes ont la télécommande en main et peuvent ainsi ajuster elles-mêmes la compression de Pristina.“Ça m’a rassuré !” , se confie-t-elle. Ainsi, la patiente peut prendre le contrôle sur l’examen. 

Pristina
Développé et produit au centre de GE Healthcare dans les Yvelines, le scénographe Pristina est moins douloureux. Il est aussi plus précis, grâce à la 3D. Crédit photo : GE Healthcare

Accompagner, informer 

“On ne parle pas juste d’un équipement”. Pour Cécilia Olsson, on parle de l’accompagnement d’une femme qui va peut-être un jour avoir un cancer du sein. Et ça, “même les radiologues ne le réalisent pas. S’ils sont très professionnels, ils ne peuvent pas savoir ce qui se passe avant et après un cancer.”

Traitée en France pour un cancer de troisième niveau, c’est plus de 300 rendez-vous, 3000 km parcourus, plus de 20 résultats attendus… Des chiffres qu’elle a commencé à lister dans son journal intime dès le jour de son diagnostic.“J’ai été trimballée entre 7 ou 8 sites différents, entre autant de mains qui ne me connaissaient pas. Donc l’empathie n’est pas toujours là.” Traces du chemin parcouru, ces données lui permettent aujourd’hui dans le cadre de son travail d’expliquer aux professionnels de santé qu’une patiente “n’est pas une femme à l’instantanée”.

Améliorer les parcours de soins et la vie des patientes est un premier axe de développement, “en unissant les expertises” précisait Aurélie de Sarrazin-Petelle chez Roche Pharma France, dans un communiqué pour le lancement de l’opération. Lutter contre les inégalités d’accès à l’information et au dépistage constitue un deuxième. Au terme de 4 jours d’opérations, “près d’une centaine de femmes ont saisi l’occasion de se faire dépister grâce à cette initiative à Paris. 5 lésions suspectes ont été décelées en 1ère lecture ! ” communiquait avec enthousiasme Caroline Nouveau. 

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