Le monde du travail a dû s’ajuster face à la crise sanitaire actuelle. Certes, le gouvernement et les partenaires sociaux soutiennent la pratique du télétravail au sein des entreprises. Mais en réalité, cette pratique professionnelle s’avère éloignée de la culture française centrée sur le « présentiel ». Si bien que, après les vacances de Noël, des annonces gouvernementales doivent définir règles et obligations entourant le télétravail.
Afin d’encadrer cette pratique, syndicats et patronat ont conclu un accord le 26 novembre. Pour le début de l’année 2021, l’octroi de quelques jours de télétravail par semaine est envisagé.
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, avertit que si le télétravail doit perdurer après le déconfinement, celui-ci ne sera pas généralisé. Une pratique professionnelle hybride pourrait ainsi émerger au sein des entreprises.
Retour sur l’histoire du télétravail
L’arrivée du télétravail en France remonte aux années soixante-dix, notamment via le téléphone et le fax. Les pouvoirs publics français y voient alors « un mode d’aménagement du territoire ». Il faut attendre 2017 pour qu’il soit considéré comme un mode de travail à part entière avec les ordonnances Macron du 22 septembre de cette année.
Cette « reconnaissance » débouche sur une définition du statut ainsi que des droits afférents au télétravailleur.
L’introduction et la diffusion de cette nouvelle façon de travailler s’effectuent en lien avec l’évolution des technologies, des moyens de transport et du contexte social et politique. En particulier, la révolution des télécommunications débouche sur une rapidité des échanges via les applications de messagerie instantanée et autres visioconférences.
Au niveau européen, ce sont les pays nordiques qui enregistrent les taux les plus élevés de télétravailleurs réguliers : 14 % aux Pays-Bas et en Finlande en 2019. La France reste à la traîne avec 7 % de télétravailleurs réguliers la même année.
Ces divergences s’expliquent par la structure du tissu économique de chaque pays et le ressenti des salariés.
Ressenti des salariés
En France, bien que le télétravail ait décollé en 2020, les freins perdurent encore. Certes, il est vrai que cette pratique s’est largement répandue durant le confinement du mois de mars. Cependant, elle a reculé par la suite. En effet, la présence sur le lieu de travail est encore jugée indispensable pour 60 % des actifs dans notre pays.
Selon une étude menée sur six pays par la messagerie Slack, les Français sont encore assez réticents face au télétravail. En effet, les salariés vivent généralement mal cette situation.
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Visioconférences et appels en abondance, suppression de la frontière entre sphères privée et professionnelle, interférences avec la vie familiale, la liste des « distractions » est longue. L’accumulation du stress, l’accroissement de la charge mentale et le manque de sociabilité affectent les télétravailleurs, en les empêchant de trouver leur épanouissement professionnel.
Le dialogue social
Les partenaires sociaux doivent par conséquent engager le dialogue pour mieux prendre en compte certains aspects nocifs du télétravail. Il en va ainsi du raccourcissement des pauses ou de l’excès des communications à distance.
Bien que le télétravail existe depuis plusieurs années, une évolution des mentalités et des pratiques pour préserver la santé mentale des salariés demeure nécessaire. Dans le même temps, le maintien d’un certain niveau de productivité, même à domicile, est tout aussi nécessaire.
Que pensez-vous du télétravail ? Est-il envisageable cinq jours sur cinq ?