Yuka condamnée pour « actes de dénigrement »

Yuka condamnée pour « actes de dénigrement »

Le tribunal de commerce de Paris juge l’application Yuka coupable d’« actes de dénigrement » envers les charcutiers après qu’elle ait entrepris de rediriger ses utilisateurs avec une pétition appelant à bannir les additifs nitrités.

20 000 euros. C’est le montant des dommages et intérêts que l’application Yuka doit verser à la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs . Utilisée par près de 9 millions de consommateurs, l’application a été désignée comme coupable de « pratiques commerciales déloyales et trompeuses » et d’« actes de dénigrement ». Dans sa décision rendue le 25 mai 2021, le tribunal de commerce donne raison à la FICT. Celle-ci ayant engagé une poursuite judiciaire contre l’application depuis janvier 2021. Elle condamne également Yuka pour allégations injustifiées. D’après la FICT, celle-ci aurait consciemment redirigé ses utilisateurs vers une pétition demandant l’interdiction des nitrites. Cette même pétition, lancée par Yuka, la Ligue contre le cancer et l’ONG Foodwatch, compte plus de 340 000 signatures.

Yuka condamnée pour allégations injustifiées

En première instance, le tribunal a reconnu Yuka coupable d’allégations négatives injustifiées. Celles-ci ne reposeraient en effet sur aucune base scientifique recevable. Une décision fermement contestée par le magazine 60 millions de consommateurs. Dans un article publié le 8 juin 2021, celui-ci fait état de précédentes études scientifiques ayant classé les charcuteries comme étant relatifs à la cancérogénicité. L’ajout de nitrites et de nitrates comme conservateurs et fixateurs de couleur est notamment pointé du doigt. L’utilisation de ces substances n’est à ce jour pas condamnable. Néanmoins, une proposition de loi visant à interdire des additifs nitrités serait à l’étude, à l’Assemblée nationale. Il est fort à parier que le sujet revienne sur la table en automne 2021.

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La FICT a remporté le premier round. Toutefois, Yuka dément ces accusations pour allégations injustifiées. Elle aurait décidé de faire appel. Dans un communiqué, l’entreprise n’en démord pas et indique « regretter cette décision, qui va à l’encontre d’une meilleure information des consommateurs ». Pour l’instant, elle dispose de quatre semaines pour opérer les modifications attendues sur l’application.

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