Le conflit russo-ukrainien se poursuit et s’étend vers l’ouest de l’Ukraine. Divers lieux sont détruits et notamment des centres de soins. L’UNICEF et l’OMS exigent donc l’arrêt immédiat des bombardements sur ces lieux.
Article rédigé par : Séphora Lislet Mis à jour le 16/03/2022
A la troisième semaine de la guerre ukrainienne, les tensions s’intensifient. Bien que Vladimir Poutine ait promis à Emmanuel Macron de ne pas s’attaquer aux civils, des morts sont à déplorer parmi eux. En effet, certains habitants cherchent à fuir le pays. D’autres restent et se réfugient dans les caves de leurs immeubles pour parfois rester aux côtés des membres de leurs familles qui ne peuvent pas se déplacer. D’autres également, se voient dans l’obligation de se séparer de leurs familles.
Où en sommes-nous dans ce conflit?
L’armée russe pourrait lancer des assauts pour avoir le contrôle total des grandes villes ukrainiennes. Selon Dmitri Peskov le porte-parole russe celles-ci seraient “déjà encerclées”. En effet, la capitale, Kiev, l’est déjà. Ce dernier assure que le président russe, jusqu’ici, n’a pas donné d’ordre de mener un assaut. Pourtant, dans la nuit de mardi à mercredi, l’offensive russe en Ukraine s’est intensifiée avec une série de frappes sur Kiev et sa banlieue. En signe de solidarité, les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène se sont rendus dans la capitale ukrainienne, dans la soirée, pour échanger avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. De nouvelles explosions ont retenties à l’aube dans la capitale soumise à un couvre-feu depuis hier 20h jusqu’à jeudi 7h.
A 13h heures locales (12h à Paris), environ 160 véhicules ont pu sortir aujourd’hui de la ville de Marioupol. Le conseil municipal, via le compte Telegram, fait savoir que ces voitures ont emprunté une route reliant le port stratégique de la mer d’Azov, à la ville ukrainienne de Zaporojie. Ce mercredi 16 mars, ce sont 20 000 personnes qui ont pu quitter Marioupol par le couloir humanitaire.
Une reconstruction possible ?
Par ailleurs, sur le plan social, Instagram est devenu inaccessible ce lundi en Russie. En effet, le Kremlin accuse le réseau social de propager des appels à la violence contre les Russes. Toujours sur les réseaux, le président de l’Ukraine s’adresse sur Youtube à la population en donnant un message d’espoir. “Nous allons reconstruire”, ce sont des mots d’espoirs que Volodymyr Zelensky exprime. “Les agresseurs russes continuent de détruire nos infrastructures. Mais sachez que nous allons reconstruire chaque maison de chaque Ukrainien, je suis persuadé que nous pourrons le faire rapidement après la fin de la guerre. Nous pourrons bénéficier de l’aide du monde entier, nous sommes en train de créer un fonds spécifique pour cela”.
Etant donné les bombardements des structures de soins, des hôpitaux souterrains ont été créés en Ukraine. Une ONG chrétienne évangélique américaine en a créé une dans un parking souterrain par exemple. Hier, un convoi humanitaire a fait demi-tour selon Médecins sans frontières, à la suite du bombardement d’un immeuble résidentiel.
Les structures de soins ne sont exempts
Dans un communiqué de presse de l’UNICEF reçu hier, l’organisation, en accord avec le FNUAP et l’OMS demande l’arrêt immédiat des attaques. En effet, les attaques perpétrées contre les maternités et hôpitaux sont qualifiés d’acte d’une cruauté inadmissible par ces derniers.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’OMS recense 31 offensives russes contre les soins de santé, selon son système de surveillance des attaques contre les soins de santé (SSA). Malgré des appels à la protection des soins de santé, le signalement des attaques continue. De plus, on dénombre déjà au moins 12 morts et 34 blessés.
De plus, en attaquant les structures de soins cela a une incidence directe sur la capacité des gens à accéder aux services de santé essentiels. Notamment pour les femmes, les enfants et les autres groupes vulnérables. Les organismes constatent que les besoins en santé augmentent. Que ce soit pour les femmes enceintes, les jeunes mamans, les enfants et les personnes âgées. Cependant, la violence réduit l’accès aux soins. Plus de 4 300 naissances ont eu lieu en Ukraine depuis le début de la guerre. 80 000 Ukrainiennes devraient accoucher au cours des trois prochains mois.

L’UNICEF, l’UNFPA et l’OMS mettent tout en œuvre avec leurs partenaires. En effet, ils cherchent à renforcer les services et l’aide nécessaire pour répondre aux besoins sanitaires urgents. Car, les structures de soins et services de santé doivent être protégés contre les actes de violence.
Ils concluent ce communiqué en déclarant : “Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, qui inclut un accès sans entrave afin que les personnes dans le besoin puissent accéder à l’aide humanitaire. Une résolution pacifique pour mettre fin à la guerre en Ukraine est possible”.
Communiqué de presse UNICEF, 13 Mars 2022
De nouvelles négociations entre russes et ukrainiens
Ce lundi 14 mars, de nouveaux pourparlers ont lieu. Cette quatrième session entre Moscou et Kiev a commencé à midi en visio-conférence. Dans une vidéo sur Twitter, Mykhaïlo Podoliak, négociateur et conseiller du président ukrainien affirme :“Nos positions n’ont pas changé : la paix, un cessez-le-feu immédiat, le retrait de toutes les troupes russes, et seulement après cela nous pourrons parler de nos relations de voisinage et de nos différends politiques”. On a appris également la suspension des négociations jusqu’à demain matin. Selon un représentant ukrainien, il s’agit d’une “pause technique” pour permettre certaines clarifications. Ces derniers ont repris entre les Russes et les Ukrainiens en vue d’un cessez-le-feu. Cependant, le « compromis » proposé par Moscou, un « statut neutre » pour l’Ukraine comme la Suède ou l’Autriche, a été refusé par Kiev.
La Russie, a également proposé à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU de voter mercredi sur une résolution « humanitaire » liée à « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine. Lors d’une rencontre avec la presse, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia, a regretté que la France et le Mexique aient renoncé à soumettre au vote ce projet de résolution après 15 jours de discussions. En effet, ils ont préféré demander un vote directement à l’Assemblée générale des Nations unies.