Pâques, ce sont des œufs, un lapin et des laselles

Il ne faut pas croire que Pâques soit une fête pour les enfants, ni celle des chocolatiers. Je vais ici vous démontrer pourquoi Pâques est un week-end hautement suggestif. N’offrez donc pas de sucrerie à cette occasion. Présentez bien plutôt un périnée bien musclé grâce aux laselles qui répondra présent à chaque lapsus envolé.

Pâque ce n’est pas tout ce que l’on croit

Pâques n’est pas qu’un week-end de presque printemps où l’on vient chez un cousin applaudir des enfants turbulents qui pleurent parce que leur cocotte en mauvais chocolat vient de se casser dans un aluminium faiblement décoratif. Pâques, ce n’est pas qu’un dimanche aussi long que la phrase qui précède. Ce n’est pas que la messe. Pâque c’est aussi un samedi soir où l’on fait tout pour ne pas arriver à dimanche (parce qu’on est invité chez le cousin). C’est aussi le lundi qui remplacera le dimanche car l’on a besoin d’un jour hebdomadaire pour soi. Week-end prolongé qui n’est pas vraiment sympa puisque c’est la rupture du carême, donc une nouvelle exception dans la phase détox que l’on a fini par enfin commencer.

Les origines de Pâques

Au Moyen Âge il n’y avait pas de chauffage. On travaillait. En hivers, une fois les confitures terminées, il n’y avait plus rien à faire qu’attendre la nuit pour dormir et la fin de l’hiver pour semer. On attendait à rien faire, pas même braconner sur les terres du seigneur Dagonet. Donc on avait froid, on consommait ses calories. On terminait de maigrir…

Puis soudain la civilisation est apparue avec son cortège de confort disponible dans tout logement : eau chaude à la demande, chauffage à température, four électrique et tout ce qu’il faut pour le réchauffement climatique. Le froid ne mordant plus nos corps protégés, en plus de développer des maladies de nantis, on ne maigrit plus. Au contraire, on entasse les glucides et lipides ingurgités pendant les fêtes sous forme de galettes, de bonbons, de cadeaux, de petits plaisirs, etc. Donc, naturellement, le Carême devrait tomber à point nommé pour manger moins « riche », autre nom pour désigner la diète. Malheureusement pour nous, Pâques arrive avec fracas et chocolats. Et ceux qui n’ont pas jeûné sérieusement continuent de s’empiffrer.

J’avoue avoir pris cette terrible habitude depuis mon plus jeune âge d’athée-laïque-m’enfoutiste. Et aujourd’hui à 30 ans je le regrette. Je souffre, je retiens ripailles et nectars, qu’ils n’aillent pas dans mon appareil digestif. Je fais régime. Et Pâques est là. Si la vie avait un sens… (mais j’en viens aux laselles…)

Et soudain, je vis la lumière et je compris !

La fin des privations de l’aire moderne ne nous contraint pas pour autant à manger. Nous pouvons garder le plaisir de voir notre ligne s’affiner dans les vieux vêtements. Oui je continue mon régime jusqu’au solstice d’été et même au-delà. Offrons-nous de meilleurs bonheurs corporels que les hydrates de carbone. Prenons d’autres plaisirs d’absorptions. Amusons-nous, soyons joyeux.

Pour la Saint-Valentin déjà, j’avais sorti des œufs. Un pour lui, un pour moi. Et nous nous amusions dans ce qui était un petit Carême amoureux. Nous faisions comme si nous mangions maigre, comme si nous nous privions. Et ces jeux se faisaient avec des œufs.

Les œufs suggestifs de Pâques

L’œuf a une symbolique forte. Il représente la vie, la naissance, le fruit du destin. Sa courbure arrondie invite à la caresse. Sa forme oblongue se prend facilement en main, pour s’adapter au creux de la paume. Sa coquille est douce et délicate. Bien équilibrée, elle ne se brise que contre un angle aigu.

Crac. Un petit coup et je le roule sur la table. Transformée en mosaïque byzantine, la coquille se détache facilement, laissant un blanc sec et glissant et l’on peut le consommer comme dans L’Empire des Sens. Dédié à cette utilité, l’œuf vibrant apporte délicatesse et discrétion à la jouissance de mon bouton ; quant à l’œuf silicone, il secoue avec mollesse et onctuosité la branlette de mon amant.

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Laselle pour Pâques

Et pour Pâques des nouveaux œufs ont débarqué dans mon antre. Ou plutôt un jeu de perles. La Laselle d’Intimina s’installe et se porte durant une soirée tranquille, ou même en journée. Il y en a trois. La plus légère ne se sent pas (moi en tout cas, je ne l’ai pas senti). Ses mouvements en grelots éveillent parfois mon périnée qui, tout seul, se contracte. Chaque ballottement, chaque pas le met en action, le suscite, le motive. Il travaille, il se muscle. Plus tard, un autre laselle, un peu plus lourde, viendra remplacer la première pour, à son tour, tonifier mon plancher pelvien. Et plus encore avec la troisième que je porte assez peu. Je la sens voyager dans mon vagin, appelant une contraction volontaire en suscitant plus de force. Et le jeu continue au gré de ses trois perles qu’il m’arrive de porter par deux.

Il n’y aura pas de cadeau à Pâque mais un périnée musclé. Attention les lapins, j’en profite toujours plus que vous ! Antre tendu et tactile, capable, je l’espère, d’accueillir et de retenir. Mais ce n’est pas qu’un muscle vivant de plus de sensations, c’est aussi moins de fuites et mieux vivre les règles. C’est autant pour préparer la ménopause. En fait, plus on muscle son sexe, plus c’est bon d’être femme.

Le lapin de Pâques

Alors que par chez nous les œufs tombent des cloches ailées ou bien sortent du derrière chantant d’un gallinacé fermier, dans les pays anglo-saxons ils sont apportés par un lapin en or. Je ne m’aventure pas sur le pourquoi du comment de cette désorientation mythologique, mais, plutôt, je fais ma psychanalyste pas cher. D’un côté une poule, qui représente la maternité sérieuse, qui est le surnom donné aux travailleuses du sexe sans progéniture. Du même côté une coche et ses représentations sinusoïdales autant que testiculaires. De l’autre côté de la Manche le mignon animal symbole de l’obsession sexuelle maximum et assumée jusqu’à la mort s’il le peut. Des symboles contradictoires surajoutant à la débauche de significations, comme si le plug de Paul McCarthy n’était qu’un clin d’œil sur une monstruosité dégoulinante de perversités de Pâques.

Donc une fois de plus, Pâques n’est pas une fête pour les enfants, tout juste est-elle un livre d’Épinal qui sublime l’idée de se connaître au sens biblique.

Par Bénédicte, empiriste de la fondue au chocolat

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