Oui, Cheffe : les femmes mettent les cuisines en ébullition

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En 2020, sur les 628 tables étoilées du guide Michelin, 33 femmes ont été récompensées d’un macaron. Une féminisation qui reste timide malgré un chiffre en progression chaque année. Néanmoins, des Chefs au féminin arrivent à s’imposer dans cet univers encore masculin. Partons à la découverte de 3 Cheffes qui font bouger les codes de la gastronomie.

Anne-Sophie Pic, la Cheffe triplement étoilée

Libre et audacieuse. Voilà comment se qualifie la Cheffe. C’est grâce à sa force de caractère qu’Anne-Sophie Pic a réussi à s’imposer dans cet univers masculin.

Issue d’une famille de Chefs, fille et petite fille d’étoilés, elle fait ses armes aux côtés de son père. C’est dans les cuisines familiales qu’elle apprend à cuisiner. Son père la met en garde rapidement sur les difficultés du métier. D’autant plus lorsqu’on est une femme qui évolue dans un monde d’hommes. Malgré les avis, elle poursuit son chemin. Et en 1997, elle reprend les rênes de La maison Pic. Elle souhaite reconquérir l’étoile perdue de l’établissement, dans le but d’honorer son père disparu.

Déterminée, la Cheffe s’impose avec une cuisine résolument moderne. Elle fait dialoguer les univers culinaires pour provoquer de l’émotion. En résulte son plat signature : les berlingots de chèvre, tout droit inspirés des bonbons de son enfance.

Un travail acharné qui lui permet en 2007 de regagner la troisième étoile de la Maison Pic. Elle est à ce jour la seule Cheffe française triplement étoilée : une véritable inspiration pour ses pairs.
Forte de son succès, elle développe le groupe PIC : 10 restaurants à travers la France et le monde ainsi qu’une école ! Plus tard, en 2011, elle est nommée Meilleure Femme Chef du monde au prix Veuve Clicquot…

Parallèlement, Anne-Sophie Pic se bat également pour la reconnaissance des femmes dans le secteur de la gastronomie. En 2017, elle participe au film À la recherche des femmes. Elle forme et accompagne également de nombreuses femmes dans leur parcours professionnel. La Cheffe est consciente que les difficultés qu’elle a pu rencontrer sont encore d’actualité. Alors elle les soutient et leur donne leur chance : 80% de ses employées sont des femmes.

Julia Sedefdjian, la prodige des cuisines

Jeune et Cheffe. C’est la détermination de Julia Sedefdjian qui lui a permis de devenir Cheffe à seulement 20 ans. La fougue de la jeunesse, une arme précieuse.

La passion de la cuisine lui a été transmise par sa mère et sa grand-mère. C’est à 14 ans qu’elle intègre le secteur de la cuisine et débute son apprentissage. À 17 ans, elle quitte son Nice natale pour la capitale pour intégrer le restaurant Les Fables de la Fontaine comme Commis.

Puis, 4 ans seulement après son arrivée, elle y devient Cheffe. Malgré son jeune âge, 20 ans, le propriétaire lui fait confiance et lui permet d’ajouter sa patte. En cuisine comme en salle, elle opte pour une ambiance méditerranéenne, un hommage à sa région du sud. Des plats provençaux, iodés, modernes. Un re-positionnement qui séduit les papilles puisqu’elle réussit à conserver l’étoile de l’adresse. De ce fait, elle est alors une des rares femmes à décrocher un macaron. À ce moment là, elle est d’ailleurs la plus jeune étoilée de France…

À 23 ans, elle ouvre son restaurant en plein coeur de Paris. Baieta. Une adresse à son image : généreuse, méditerranéenne et conviviale. Encore une fois, c’est un succès, les foodistas sont conquis !

Bien que rien ne semble l’arrêter, Julia Sedefdjian reste consciente de la complexité du métier. C’est d’ailleurs sa force de caractère qui lui a permis de s’imposer. Dans ses interviews, elle explique sa vision du secteur. Femmes et hommes sont complémentaires en cuisine. Une vision différente, une délicatesse dans le travail du produit et le dressage, une facilité à exprimer ses émotions,… Les femmes apportent ainsi un équilibre. Pour elle, cette cuisine féminine est également à la portée des Chefs au masculin. Au fond, tout est une question de sensibilité.

Adeline Grattard, la force tranquille étoilée

Générosité. Calme. Liberté. 3 mots qui pourraient bien décrire cette Cheffe.

La cuisine c’est avant tout un plaisir. En effet, c’est seulement à 22 ans qu’elle décide d’en faire son métier. Elle se forme dans des écoles de prestige et chez de grands noms. Par la suite, direction Hong Kong, pour accompagner son mari Chi Wah, un spécialiste des thés. Là bas, elle apprend les savoir-faire de la gastronomie chinoise. C’est d’ailleurs cette expérience qui influencera sa cuisine.

En 2009, de retour en France, elle décide de tenter l’aventure entrepreneuriale et ouvre son restaurant. Yam’Tcha, voici le nom de son cocon. Un endroit à l’image de la Cheffe. Une cuisine qui mêle savamment les influences chinoises et françaises. Des créations surprenantes et gourmandes. Par exemple, du thon cru mariné, coulis de foie gras et champignons. Le tout accompagné d’une dégustation de thés… Une ADN unique, clairement marquée, qui lui vaut de nombreux titres. Meilleure Cuisinière 2010 par le guide du Fooding, et étoilée la même année par le Guide Michelin.

Cette Cheffe innove, attire les regards. Ainsi, en 2016, Netflix la contacte pour participer à son documentaire Chef’s Table, France. Un voyage au coeur de son univers culinaire, entre Paris et Hong Kong.

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Dans ses interviews, elle partage sa vision singulière du métier. Dans les cuisines, la pression peut facilement régner. Cependant, ce n’est pas la pensée d’Adeline Grattard, qui marche à contre courant. Elle cultive la générosité et le bien-être de ses employés. Une atmosphère zen, voilà ce qu’elle veut instaurer et véhiculer à travers sa cuisine.

En 2019, Veuve Clicquot l’invite à participer au Bold Woman Dinner*. Des soirées orchestrées par des femmes inspirantes issues du milieu de la gastronomie. Elle accepte et oeuvre aux côtés de figures féminines incontournables : Nina Métayer, ou encore Marine Delaporte.

Les Cheffes innovent et s’imposent…

Grâce à des visions propre du métier, de l’audace, des concepts uniques… Les femmes font la différence. Si bien que les initiatives se multiplient pour les mettre en lumière :

  • Le prix Figaroscope-Bragard de la cheffe parisienne de l’année, par le Figaro
  • « Cheffes » le guide food qui fait rayonner les Cheffes de France

Nul doute que les femmes n’ont pas fini de pimenter le secteur de la gastronomie !

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