L’entreprise de cosmétiques l’Oréal a été condamnée ce lundi 14 juin par la justice à verser une compensation de 370 000 euros aux instituts Guinot. Ces derniers accusent la marque d’espionnage.
Cette semaine, la justice a fait l’arbitre dans le milieu des cosmétiques. L’Oréal, une des plus grandes marques de beauté françaises est accusée d’espionnage. À l’origine de ce réquisitoire, les instituts Guinot, décrétés “numéro un des soins en institut de beauté en France“. Ils dénonceraient ainsi la firme d’avoir espionné leurs franchisés, en y infiltrant des enquêteurs au sein de leurs locaux.
De ce fait, le tribunal de commerce de Paris a tranché pour une taxation d’un montant de 370 000 euros. L’instance de justice a jugé que “des éléments du savoir-faire de la société Guinot ont été appropriés par la société L’Oréal“. Si le verdict est tombé lundi, l’information n’a été rendue publique que le mardi 16 juin par Guinot.
Une réprimande pas si sévère
Si la punition semble onéreuse, elle ne l’est plus vraiment lorsqu’on la compare à la somme réclamée par les instituts Guinot. Ces derniers auraient initialement demandé pas moins de 13,5 millions d’euros de dédommagement. D’après eux, le géant du cosmétique mériterait cette lourde sentence. De par ses missions entravantes à l’encontre du développement des instituts, L’Oréal est donc condamnée à payer 300 000 euros. Les 70 000 euros restants compteront comme frais de justice. Mais les actes proférés par le groupe ne sont apparement pas aussi graves que Guinot le prétend. C’est pourquoi le tribunal a vu la compensation au rabais.
2017 : les poursuites commencent
Le groupe d’instituts a débuté les procédures judiciaires en 2017. À. l’époque, il annonce que des enquêteurs se sont infiltrés au sein de ses instituts, se faisant passer pour de simples envoyés en interne. Ce que l’Oréal a évidemment démenti. Les protagonistes ont, par ce biais, pu se procurer des informations confidentielles sur le savoir-faire Guinot. Une méthode qui remet en cause la transparence de la marque.
Le tribunal s’est également prononcé sur ce point. Il considère qu’ “en n’informant pas les esthéticiennes concernées et les consommatrices de l’identité du commanditaire de l’enquête, [L’Oréal] a usé de moyens déloyaux pour s’approprier des informations sur un concurrent direct d’une de ses filiales“.
Pour le moment, L’Oréal n’a pas encore pris la décision de faire appel. L’entreprise a cependant communiqué sur l’affaire, révélant sa “surprise“. Cette dernière s’interroge, et essaye de “comprendre comment il a pu être considéré qu’à l’aide de huit entretiens menés par un prestataire extérieur auprès d’esthéticiennes, L’Oréal se serait accaparée le cœur du savoir-faire appartenant à la société Guinot“.