Les héroïnes de la littérature classique inspirantes et avant-gardistes

Les héroïnes de la littérature classique inspirantes et avant-gardistes

Dans les contes classiques, les femmes sont souvent représentées comme des êtres faibles attendant le prince charmant. Du moins, c’est l’image qui en ressort lorsque l’on s’intéresse aux contes d’enfants. Cendrillon, La belle et la bête ou encore La belle au bois dormant : toutes doivent leurs réussites et leurs fins heureuses à un homme. Pourtant, il existe des héroïnes fortes, indépendantes et proches de la femme moderne actuelle.

Vous avez envie de lire, mais vous en avez assez de ces histoires qui placent la femme sous l’aile de l’homme ? Ça tombe bien, Ô Magazine a sélectionné plusieurs livres dont les héroïnes vont à l’encontre des clichés patriarcaux. Découvrez-les vite !

Scarlett O’Hara, l’héroïne impétueuse du Sud 

Paru en 1936, Autant en emporte le vent est un livre écrit par Margaret Mitchell. C’est l’histoire de Scarlett O’Hara, une jeune fille de 16 ans dont le destin est bouleversé par la guerre de Sécession.

Volcanique et déterminée, Scarlett O’Hara a tout d’une peste. Prête à tout pour réussir, elle n’hésite pas à se marier par intérêt financier pour atteindre ses objectifs. Alors, oui, elle paraît détestable présentée sous cet angle. Cependant, on ne peut s’empêcher de s’attacher à cette jeune femme. Prête à en découdre avec la vie, elle lutte pour sa liberté et faire vivre ses terres natales.

Scarlett O’Hara, l’héroïne impétueuse du Sud d'Autant en emporte le vent.
Les trois tomes d’Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

En effet, si elle doit son train de vie luxueux à un homme, elle n’en reste pas moins indomptable. Pour elle, rien n’est plus important que Tara, la terre de son enfance. La détermination et l’énergie qu’elle dépense pour restaurer Tara après la guerre de Sécession qui l’a complètement ruinée montre sa persévérance. De plus, la manière dont cette dernière gère ses finances la place aussi en tant que femme d’affaires active.

Par conséquent, cette héroïne se démarque grâce à sa détermination. Mais aussi les moyens qu’elle met en place pour arriver à ses fins.

Si jamais les trois tomes de ce livre vous effraie, sachez qu’il existe un film multi oscarisé sorti en 1939. Alors n’hésitez pas à découvrir cette histoire fantastique et passionnante.

Lady Macbeth : une héroïne shakespearienne emblématique

De toutes les héroïnes féminines créées par le dramaturge de l’âge d’or du théâtre Elisabéthain, Lady Macbeth est la plus marquante. Ambitieuse et maléfique, elle n’hésite pas à commettre les actes les plus horribles pour parvenir à ses rêves.

Bien que sa fin soit dramatique, elle reste une femme fascinante et cruellement moderne. En effet, sans ce personnage, Macbeth n’existerait pas. C’est elle qui dirige dans l’ombre de son mari. Sans sa femme, Macbeth n’aurait jamais pu accéder au trône. Il lui obéit au doigt et à l’œil.

De ce fait, cette femme montre les avantages de son sexe et le rend plus fort et intelligent que la majorité des héroïnes de son temps. Par ailleurs, c’est aussi la première femme à soulever le problème de la transsexualité lors de l’un de ses monologues où elle revendique les mêmes droits et pouvoirs que les hommes.

Carmen : la gitane la plus célèbre du monde

Eh oui, avant d’être l’opéra le plus joué au monde, Carmen est surtout un livre écrit en 1847 par Prosper Mérimée. Cet écrivain français, issu du milieu bourgeois, est un passionné de l’Espagne. Par le biais du peuple gitan de ce pays, l’auteur a conçu l’image de la femme fatale à travers son héroïne.

Carmen se définit comme une femme fatale et libre.  Sa force de caractère et son tempérament de feu en font une femme forte et indépendante. Elle entend être libre et ne souhaite dépendre de personne et surtout pas d’un homme. Par conséquent, elle véhicule les valeurs de la femme émancipée et libérée de l’emprise des hommes.

Carmen : la gitane la plus célèbre du monde.
Carmen de Prosper Mérimée, illustrée par Benjamin Lacombe.

En dressant le portrait de cette jeune andalouse, Prosper Mérimée définit les valeurs de la femme moderne avant même la naissance effervescente de la lutte féminine. Si cette œuvre s’est inscrite dans le patrimoine français, c’est surtout pour l’avant-gardisme qu’elle affiche et qui est loin de tous les clichés. En effet, Carmen est loin d’être une femme aigrie et acariâtre. Au contraire, vive d’esprit et sociable, elle fait preuve d’une intelligence de la vie encore peu évoquée au 19e siècle.  

La marquise de Merteuil : une héroïne libre qui assume sa sexualité

Cette héroïne est déjà issue d’un roman scandaleux : Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Écrit en 1782, le livre suscite un réel phénomène lors de sa publication. En plus d’être un roman épistolaire, une forme encore peu exploitée à l’époque, il aborde le thème de la sexualité. Autrement dit, un thème très tabou au 18e siècle où le mariage forcé était encore courant.

Cependant, l’auteur respecte tout de même certains codes. En effet, si la Marquise de Merteuil assume ses multiples conquêtes et se permet autant de liberté, c’est parce qu’elle est veuve. Son statut social lui offre donc de multiples bénéfices. Elle peut choisir ou non de prendre un futur époux et surtout, elle n’est plus soumise à l’autorité de quelconques hommes que ce soit.

La marquise de Merteuil : une femme libre qui assume sa sexualité dans les Liaisons dangereuses.
Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.

Par conséquent, en assumant tous ses désirs, cette héroïne rend compte que la femme et l’homme ont les mêmes besoins à satisfaire. Par ailleurs, elle se place sur un pied d’égalité en allant elle-même séduire des hommes. Elle casse donc les codes de la bienséance. Ce ne sont pas les hommes qui la choisissent mais elle qui sélectionne ses proies. En somme, elle paraît même plus diabolique que le Comte Valmont qui est son principal interlocuteur.

Libre, autonome et entière, la Marquise de Merteuil ne reflète pas la femme facile et légère comme certains pensent. Non, elle reflète surtout l’image d’une femme émancipée. Elle se place au-dessus des remarques misogynes de la société.

Mulan : la femme guerrière

Déjà dans le dessin animé de Disney, Mulan est perçue comme une héroïne forte. La jeune fille se transforme en vrai guerrier pour aller combattre à la place de son père malade. Cette transgression des lois et ce déguisement d’homme son des gestes explicites de l’égalité entre les sexes.

Cependant, dans la version originale, la fin est dramatique et plus revendicatrice de ce combat qui concerne les femmes. En effet, elle combat douze ans auprès des troupes de l’empereur, et lorsque la vérité éclate, elle est tout de même récompensée. Toutefois, elle décline toute les offres et ne réclame qu’un cheval pour rentrer chez elle au plus vite.  Cependant, l’empereur Touba Huang, qui a appris la vérité, désire en faire sa concubine et multiplie les avances à son égard, n’hésitant pas à la menacer pour obtenir ce qu’il souhaite. Face à un tel acharnement, Mulan se tue avec sa propre épée. Plutôt mourir que de ne plus être maître de son destin.

En plus d’être une femme forte, Mulan est aussi la voix de la liberté.

Alors, que pensez-vous de ces héroïnes ? Laquelle vous a intéressé le plus ? Avez-vous appris certains faits ? Quelle est votre préférence ? N’hésitez pas à nous faire vos retours dans les commentaires !

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