Les femmes dirigeantes, plus efficaces dans la gestion du coronavirus ?

Les femmes dirigeantes, plus efficaces dans la gestion du coronavirus ?

C’est la question qui tourmente actuellement les médias. Seuls 21 États dans le monde ont décidé de mettre une femme à leur tête en 2020. En pleine pandémie de Covid-19, une poignée de cheffes d’État ou de gouvernement se sont illustrées aux quatre coins du monde. Elles sont une « arme secrète » dans la lutte contre le coronavirus, estime Arwa Mahdawi, journaliste pour le Guardian.

Généralement anonymées dans les médias, elles connaissent enfin leur heure de gloire. Depuis quelques semaines, les femmes politiques sont à l’honneur. Jacinda Ardern, première ministre de la Nouvelle-Zélande, la chancelière allemande Angela Merkel, ou encore Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan, sont citées en exemple. Le point de départ provient d’un article publié le 13 avril dernier par le magazine Forbes. Celui-ci conclut qu’un pays dirigé par une femme paraît un avantage en situation de crise.

Un constat remis en cause

Sans surprise, une déferlante d’arguments sont venus contrer cette affirmation. Tout d’abord, les pays ayant le mieux géré cette crise sont principalement des îles. C’est le cas de Taïwan, de la Nouvelle-Zélande et de l’Islande, dirigée par Katrín Jakobsdóttir. Cette dernière avait souhaité tester toute la population, soit 300 000 habitants. Certes, les frontières naturelles sont plus faciles à gérer. Mais quid du Royaume-Uni ? Cette île, beaucoup moins précautionneuse, a voulu jouer la carte de l’immunité collective. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui-même été contaminé, et s’est retrouvé en soins intensifs. Aujourd’hui, le Royaume-Uni est un des pays avec le plus fort taux de mortalité dans le monde. Il enregistre plus de 20 000 décès liés au coronavirus.

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Une meilleure réactivité

Si le président américain Donald Trump s’oppose fermement au confinement, certains États ont pris des décisions radicales. En effet, Jacinda Ardern, la première ministre néo-zélandaise, a très tôt déployé le confinement total sur le territoire. Alors que le pays ne comptait que six cas de contamination, les frontières ont été rapidement fermées. Pour l’heure, la Nouvelle-Zélande ne comptabilise que 19 décès pour une population de 5 millions d’habitants. Un exemple à suivre pour les États-Unis. Le pays détient le triste record mondial de décès liés au coronavirus. Près de 55 000 décès sont comptabilisés au 27 avril.


Le lundi 27 avril, après cinq semaines de confinement strict, la Nouvelle-Zélande a décidé d’assouplir ses mesures. « Nous avons gagné la bataille », a précisé la cheffe du gouvernement, sans toutefois se relâcher. 400 000 personnes peuvent dès lors retourner au travail, mais les rassemblements publics sont toujours interdits. De plus, le 17 mars dernier, Jacinda Ardern avait annoncé le lancement d’un plan économique pour limiter les dégâts de la récession à venir. Le site Women’s Agenda évoque des garanties salariales, un allégement fiscal, mais aussi un plan de sauvetage des compagnies aériennes.

La réactivité a également souri à l’Allemagne. Très tôt, la chancelière Angela Merkel avait averti que le virus pouvait toucher jusqu’à 70% de la population. « C’est sérieux, prenez-le comme tel », avait-elle insisté lors de son allocution télévisée le 18 mars dernier. Si le pays enregistre près de 6000 décès au 27 avril, la femme politique a tout de même réussi à limiter l’impact de la pandémie. D’une part, les citoyens allemands sont massivement dépistés. D’autre part, 28 000 lits de réanimation étaient prêts à accueillir les patients, contre 5000 en France. Plus marquant encore, la France et l’Allemagne dépensent un budget équivalent dans le domaine de la santé.

Des femmes déterminées

D’autres femmes dirigeantes plus méconnues se sont aussi démarquées quant aux mesures prises dans la lutte contre le coronavirus. En Europe, la première ministre islandaise Katrín Jakobsdóttir ouvre à tous ses concitoyens la possibilité d’être testés gratuitement. En France, certaines catégories de personnes sont concernées par le dépistage.

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Katrín Jakobsdóttir, première ministre islandaise. © Grazia

Moins connue mais tout autant déterminée, la première femme présidente de la Géorgie Salomé Zourabichvili a pris des décisions radicales. À l’heure actuelle, le pays compte six décès liés au virus, ce qui le classe « parmi les premiers pays d’Europe à adopter des mesures efficaces » d’après Forbes. Il n’y a plus de vols directs vers les destinations très touchées par l’épidémie. Les voyageurs étrangers porteurs du virus passent obligatoirement par la case quarantaine. La fermeture des écoles a été annoncée alors que le pays ne recensait que trois cas avérés de personnes contaminées. En France, les écoles sont fermées depuis le lundi 16 mars, alors que le virus sévissait déjà sur le territoire.

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Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie. © Gentside

En Asie, la présidente de Singapour, Halimah Yacob, première femme de l’histoire du pays à exercer cette fonction, a été saluée pour son anticipation. Cette dernière a fourni aux voyageurs autorisés à rejoindre Hong Kong un bracelet connecté relié à une application de géolocalisation. Son but est de contenir l’apparition potentielle de nouveaux foyers de contaminations. Le pays ne déplore actuellement que 12 décès.

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Halimah Yacob, présidente de Singapour. © Shafaqna

En somme, être une femme dirigeante ne signifie pas pour autant être meilleure que son homologue masculin. Par contre, les femmes considèrent qu’elles doivent travailler deux fois plus que les hommes pour obtenir un poste similaire selon Forbes. Ce qui conduirait à les rendre plus réfléchies et plus efficaces.

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