L’éducation des filles en Asie à travers l’exemple de Malala

L’éducation en Asie à travers l’exemple de Malala

« Il n’existe aucun instrument de développement plus efficace que l’éducation des filles » affirmait Kofi Annan, secrétaire des Nations Unies de 1997 à 2006. L’éducation des filles s’applique plus difficilement selon les continents. C’est notamment le cas au Pakistan, en Asie du Sud.

Fille et éducation, la difficile compatibilité

Être une fille est un obstacle pour accéder à l’éducation. Et c’est malheureusement le cas dans plusieurs pays du monde, comme le Pakistan. Dans un rapport de Human Rights Watch de 2018, il est très clairement énoncé que le pays manque toujours à son devoir d’assurer une éducation aux jeunes filles pakistanaises. En cause : le déficit d’établissements scolaires dans le pays, et surtout d’écoles pour les filles. Près de 22,5 millions d’enfants ne vont pas à l’école, la majorité d’entre eux étant des filles. 33 % des filles en âge d’aller à l’école primaire sont déscolarisées, contre 21 % des garçons. Lors de la première année de lycée, seules 13 % des filles reçoivent une éducation.

Parmi les facteurs de déscolarisation, on retrouve bien évidemment le manque d’établissements. Le gouvernement pakistanais investit moins que recommandé lorsqu’il s’agit de l’enseignement. En 2017, le pays dépensait moins de 2,7% de son produit intérieur brut (PIB) alors que les normes internationales préconisent des dépenses entre 4% et 6% du PIB. L’incapacité du gouvernement à rendre l’école obligatoire, mais également les punitions corporelles ne facilitent pas la tâche. À cela s’ajoute des facteurs externes. Le travail, le mariage des enfants, la discrimination de genre, le harcèlement sexuel et l’insécurité contribuent à l’impossible accès des filles à l’école.

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Malala, au secours de l’éducation des Pakistanaises

Les lacunes du système éducatif pakistanais ont pris une ampleur incroyable par la figure qu’est Malala Yousafzai. À travers son blog intitulé Journal d’une écolière pakistanaise, elle raconte la violence des talibans. En 2007, après avoir pris le contrôle de la vallée de Swat, les écoles pour filles furent incendiées et leurs opposants neutralisés. C’est ainsi que la fondation Malala voit le jour en 2013, pour aider à la reconstruction des écoles de filles ainsi que l’amélioration de leurs conditions de vie.

L’éducation des filles, son dur combat

Le combat ne fut pas de tout repos. Malala fut victime d’une tentative d’assassinat en 2012 devant son école. Ses agresseurs sont des talibans, agacés par l’ampleur médiatique et la menace que représente la jeune fille. Après plusieurs heures d’opération et des semaines de rééducation, Malala a repris son combat là où elle l’avait laissé. Le 12 juillet 2013, le jour de ses 16 ans, elle parle de l’accès à l’éducation pour les filles depuis la tribune de l’ONU. L’institution décide de créer le Malala Day pour défendre l’éducation dans le monde entier, mais surtout celle des filles. La même année, son livre, Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans, est publié dans 21 pays. 

« Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l’éducation les effraie »

Malala lors de son discours à la tribune de l’ONU le 12 juillet 2013

Une reconnaissance universelle

En 2014, elle reçoit le prix Nobel de la paix au côté de Kailash Satyarthi, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de l’histoire de cette distinction. Malala fait partie des 100 personnes les plus influentes du monde, d’après le magazine Time. Elle est même devenue une icône en Occident, en obtenant le soutien de nombreuses personnalités, comme la reine d’Angleterre ou Barack Obama.

Si de nombreux efforts et travaux proclament l’accès des Pakistanaises à l’éducation, le chemin est encore long. Dans certaines régions, l’école est interdite aux filles à cause de leur religion. Une bonne partie des enfants ne vont pas à l’école pour travailler et aider leurs parents pauvres. Cependant, l’engagement de Malala redonne une lueur d’espoir à l’avenir de ses jeunes filles.

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