Le plastique, une invention révolutionnaire qui présente des limites

Le plastique : invention révolutionnaire avec des limites

Depuis sa création en 1955, l’Homme a fabriqué plus de 8 milliards de tonnes de déchets plastiques. Invention pourtant révolutionnaire, le plastique présente de nombreuses utilités. Cependant, la façon dont nous nous en débarrassons pose problème. Quel est l’impact des déchets sur la Planète ? Et quelles sont les alternatives ?

À travers le monde, plus d’un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute.

National Geographic.
Production mondiale de plastique en 70 ans selon Statista.
Production mondiale de plastique en 70 ans selon PlasticsEurope.

Pour quelles utilisations ?

La création du plastique a été une véritable avancée. Les premières fabrications remontent aux années 1930 tandis que la production de masse a débuté après la Seconde Guerre Mondiale. Il a tout d’abord permis de sauver des vies avec la création de seringues, de défibrillateurs, de pacemakers, d’appareils auditifs, etc. Aujourd’hui, il est le plus utilisé pour fabriquer des emballages. Effectivement, en 2017, l’industrie alimentaire produisait 158 millions de tonnes de plastique.

Selon une étude réalisée par Science Advances, le plastique constitue désormais le troisième matériau le plus fabriqué par l’Homme derrière le ciment et l’acier. Polyvalents, les matériaux plastiques présentent de nombreux avantages. Ils peuvent avoir des utilisations longue durée, comme c’est le cas pour les voitures par exemple. Ils n’épuisent pas les réserves de pétrole, pourtant principal ingrédient de la fabrication de plastique. Seulement 4 à 6 % de la production européenne de pétrole sert à sa confection. Le coût en est peu élevé, il est recyclable. Il réduit aussi le gaspillage alimentaire puisqu’il permet d’augmenter la durée de conservation des aliments. Enfin, sa légèreté n’empêche pas cette matière d’être résistante.

L'utilisation du plastique dans le monde en 2017, selon l'Atlas du plastique.
L’utilisation du plastique dans le monde en 2017, selon l’Atlas du plastique.

L’impact du plastique sur la Planète

La quasi-totalité des déchets existe encore aujourd’hui, car seulement 9 % du plastique jeté est recyclé. Le reste des déchets est incinéré ou accumulé dans les décharges et dans la nature. La plupart des déchets ne se recyclent qu’une fois ou deux. En effet, plus de 40 % du plastique n’est utilisé qu’une fois, avant d’être jeté. Les sacs, les pailles, les films alimentaires, les bouteilles d’eau, ou pots de yaourt ne sont pas recyclables. Ils sont en effet trop légers et le recyclage n’est pas rentable. Les coûts de recyclage du plastique sont d’environ 924€ par tonne en Europe, tandis que le prix de vente moyen s’établit à 540€ par tonne. Par ailleurs, certains plastiques contiendraient des composants chimiques aux impacts toxicologiques non évalués, impactant les milieux aquatiques et les sols. De plus, l’incinération du plastique a engendré, en 2019, le niveau d’émissions équivalent à celui de 189 centrales au charbon, selon un rapport du CIEL (Center of International Environmental Law).

D’après National Geographic, 700 espèces d’animaux marins ont déjà ingéré du plastique ou se sont retrouvés piégés par des déchets. Au rythme actuel, il faudra faire face à plus de 25 milliards de tonnes de plastiques en 2050, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. À travers le monde, 73 % des déchets sur les plages contiennent du plastique : bouteilles, bouchons, emballages, filtres de cigarette, sacs… Chaque année, 1 million d’oiseaux marins et 135 000 mammifères meurent en ingérant nos déchets.

En Inde, le Gange représente le fleuve sacré des Hindous. Il irrigue 30 % du territoire indien, lave et nourrit 450 millions de personnes. Aujourd’hui, le Gange est en sursis, souillé par nos déchets et trois milliards de litres d’eaux usées par jour, soit une pollution 3 000 fois supérieure aux recommandations de l’OMS.

Les alternatives

Les décisions gouvernementales incitent à modifier notre façon de consommer. Les lois anti-gaspillage tendent à faire disparaître des produits à usage unique tels que les cotons-tiges, les pailles, la vaisselle et les couverts en plastique. D’ici 2040, les plastiques à usage unique disparaîtront en France. C’est ce que prévoit la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. En parallèle, l’offre de produits en vrac s’élargit. Individuellement, chaque personne est en mesure de stopper l’achat de plastique inutile. Privilégiez les tote bag pour vos courses, recourrez à des gourdes réutilisables, achetez moins de produits transformés et de plats cuisinés qui engendrent énormément de déchets. Vous pouvez également réorganiser vos trousses de toilettes : savon solide, brosse à dent en bambou, oriculi, cotons lavables. De plus, n’hésitez pas à fabriquer vos propres produits d’entretien ménager. La Planète vous en sera reconnaissante. Votre porte-feuille également.

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Il existe des alternatives au plastique. Les algues, le bambou, le maïs, la pomme de terre, la betterave, la banane ou encore la canne à sucre pourraient progressivement devenir des matériaux de substitution. En Ouganda, un jeune étudiant fabrique des sacs à base de fibre de banane. Désormais, le pays propose principalement ce type de sacs et a drastiquement réduit la production plastique sur son territoire. EnviGreen, une entreprise indienne créée par Ashwath Hedge, utilise la pomme de terre pour faire des sacs en « plastique ».

Saviez-vous que, sans recyclage, une bouteille en plastique met 450 ans pour se décomposer ? Aujourd’hui, 86% des Français pensent que les emballages ont un rôle à jouer pour assurer la préservation de la planète. Sur notre territoire, 70 % des plastiques ne se recyclent pas. La France est l’un des pays les plus concernés. D’ici 2025, le pays veut tendre vers 100% de plastique recyclé. Il est donc fort probable que de nouvelles législations dans le secteur viennent encore durcir les obligations relatives à la fin de vie du plastique.

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