Interview du rappeur Younès (1/2)

Interview Younès Part I

Younès est un jeune rappeur ambitieux et très talentueux, qui a sorti son second EP en novembre 2020. L’occasion pour nous de revenir sur ses débuts, sa façon de voir et d’aborder le rap, pour créer petit à petit son univers, dans lequel il nous invite aujourd’hui. Soucieux du monde qui l’entoure, il se pose des questions qu’il met en mots dans ses textes. Le succès et ce que ça représente, le font également cogiter. Mais ce n’est pas tout ! Younès est plein de surprises. Une chose est sûre, cet artiste n’en a pas fini de nous étonner. Découvrez sans attendre pourquoi il sera Bientôt à la mode !

Ô Magazine. Salut Younès ! Est-ce que tu peux te présenter ?

Younès. Alors moi c’est Younès, 25 balais, rappeur, écrivain, acteur. J’aime trop dire écrivain mais je ne suis pas vraiment écrivain encore en vrai. Je fais du rap depuis huit piges et tout se passe bien. Je viens de sortir un projet qui s’appelle Bientôt à la mode qui est un EP de 5 titres dont je suis très fier, qui est un EP vraiment de rap pur et dur.

Ô Magazine. Tu peux nous présenter ton EP sorti en novembre dernier ?

Younès. Alors c’est un EP de 5 titres qui dure douze minutes. Je l’ai volontairement voulu court parce que j’avais envie qu’il soit digeste, notamment parce que les cinq sons, qui sont très dans une même DA, de rap un peu sarcastique, un peu d’auto dérision et qu’il n’y a pas de refrain. J’ai pas chercher à faire de hit, j’ai cherché à faire ce que j’aime. Il s’agit vraiment d’un EP retour aux sources, un peu pour moi, dans le sens ou cet EP, c’est le prolongement d’une mixtape. J’avais sortie une mixtape Même les feuilles juste avant dans laquelle je m’essayais à pleins de choses ; à du chant, à de l’auto-tune etc. Et là, je suis revenu à mes fondamentaux, à ce que je sais faire de mieux, à savoir écrire des punchlines et kiker.

Ô Magazine. Qu’est-ce que tu as changé dans ta manière de travailler entre ces deux EPs ?

Younès. Alors Même les feuilles ça a été un travail qui s’est fait sur un plus long temps et qui a été fait avec plus de compositeurs différents. J’ai rencontré plus de monde, travaillé avec plus de monde. Et j’ai vraiment chercher à aller découvrir des chemins que je n’ai pas l’habitude de côtoyer. Donc à chanter, à faire des refrains, j’ai exploré des contrées inconnues. Alors que BALM ( EP Bientôt à la mode ndlr) je me suis vraiment recentré et focaliser sur du rap. J’ai fait cinq titres de rap comme je sais faire et comme j’aime faire.

Ô Magazine. Que se cache-t-il derrière le titre Bientôt à la mode ?

Younès. Alors il ne se cache rien de bien fou. Si ce n’est le fait que j’annonce. Voilà c’est une annonce. Je vais bientôt être à la mode ! Donc y’a déjà ça, pour prévenir les gens.

Et puis en vrai, je trouve que c’était un bon titre parce qu’on avait fini les cinq titres et on voyait qu’en filagramme dans les cinq y’avait ce truc-là de percer. De vouloir percer qui revenait régulièrement mais tout en étant pertinemment conscient de ce que ça impliquait, du ridicule que c’était au vu de l’état du monde actuel. En tout cas, de moi comment ça m’interrogeait. De me dire ”Ok Younès tu veux percer ! Mais pourquoi tu veux percer en fait ? Est-ce que tu veux vraiment ça ? En plus t’es là toi tu mènes ton petit bout de chemin de vouloir percer, de faire tes petits albums dans ton coin.”

Mais à côté de ça, y’a peut-être l’effondrement qui menace, à côté de ça y’a des gens qui crèvent dans la rue, y’a des guerres, y’a pleins de trucs, qui me font réfléchir sur ce que c’est, qu’égoïstement vouloir percer. Donc voilà c’était un titre un brin provocateur, aussi, par rapport à toutes ces questions.

Ô Magazine. C’est important pour toi de bien travailler tes textes et d’y aborder des sujets graves ?

Younès. Moi, je suis venu dans le rap comme ça, vraiment parce que des textes m’ont touché, parce qu’ils racontaient quelque chose, une introspection, des storytelling, des choses qu’on voit de manière crue. Et c’est toujours ça qui m’a plu dans le rap et donc c’est ça que j’essaie de faire tout naturellement.

Ô Magazine. Tu n’es pas dans l’optique de faire des tubes qui passeront en boucle à la radio ?

Younès. Ouais non carrément pas, si il s’agit juste de faire des tubes vide de sens, je ne saurais même pas le dire tu vois. Après ça ne veut pas dire que je ne cherche pas à faire des sons qui vont être écouté par le plus grand monde. Mais il faut toujours qu’il y est le fond qui m’intéresse moi, sinon je n’y trouve pas de sens.

Ô Magazine. Tu as fait des études de droit avant de te lancer dans le rap. Tu voulais te tourner vers quel métier ?

Younès. Alors, j’ai fait des études de droit pour mes parents moi. C’était juste parce que c’était un truc un peu plus conventionnel, un peu plus classique et que ça rassurait mes parents. Mais en vrai, je n’étais pas particulièrement attiré par ça. Et j’ai toujours voulu être écrivain, être rappeur, être acteur, c’est toujours ces choses qui m’ont attiré.

Ô Magazine. Peux-tu nous en dire plus justement sur ces passions le fait que tu sois aussi comédien /acteur et écrivain ?

Younès. Comme je te disais, écrivain c’est plus un souhait qu’autre chose parce que je n’ai pas sorti de livre. Mais c’est en voie, c’est en cours de. J’en écris un, je suis en Master de création littéraire à Paris VIII, donc c’est Master qui t’accompagne justement dans l’écriture de ton projet. C’est en cours d’élaboration, j’aime pas trop parler de ce qui n’est pas encore fini, mais voilà j’avance sur un projet de littérature. Autrement, acteur c’est un truc que j’ai toujours aimé faire, j’ai toujours fait beaucoup de théâtre. J’ai beaucoup joué, j’ai fait notamment l’été dernier à Avignon, Cyrano de Bergerac, c’était très cool. J’ai eu des expériences un petit peu au cinéma, dans des petites séries et tout. Pour le moment, que des petits rôles, mais c’est un truc qui me fait kiffer. J’aime passer des castings et j’ai envie de développer cet arc-là aussi quoi !

Ô Magazine. Comment as-tu commencé le théâtre ? Continues-tu de prendre des cours actuellement ?

Younès. D’abord j’ai commencé dans le centre culturel de ma ville, en banlieue de Rouen. Ensuite j’ai été au conservatoire de Rouen, j’ai été au conservatoire du 8eme arrondissement à Paris, depuis que j’y suis arrivé il y a quatre ans. Et là j’en prends plus en ce moment, mais j’ai un agent et je passe des castings régulièrement.

Ô Magazine. Donc tu fais beaucoup de choses en même temps ! Un cursus universitaire, tu écris ton premier livre, tu passes des castings et tu continues évidemment de rapper et de travailler sur de nouveaux projets !

Younès. C’est ça, exactement

Ce n’est pas fini ! Retrouvez la suite de l’interview de Younès.

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