Féminicide, pour la reconnaissance des crimes commis contre les femmes

Féminicide, pour la reconnaissance des crimes commis contre les femmes

Au cours de l’année passée, 149 cas de féminicides ont été recensés. Une véritable année noire durant laquelle une femme a succombé aux coups de son conjoint ou ex tous les deux jours et demi. Un constat alarmant qui devrait nous pousser à trouver de véritables solutions pour lutter contre ce massacre. Le féminicide est une réalité qu’il est temps de reconnaitre !

Féminicide, c’est quoi?

Le féminicide c’est le meurtre d’une femme ou d’une fille lié au fait qu’elle soit une femme ou fille ou perçu comme telle. Crimes sexuels, d’honneurs, liés à la dote, à la prostitution ou dès la naissance… Tous font partie des crimes perpétrés envers les femmes du monde. Or, aujourd’hui, le féminicide n’est toujours pas reconnu par notre système juridique. Pourtant, 18 états dans le monde ont inscrit cette notion dans leur code pénal. Non, le féminicide n’est pas un simple « drame conjugal » ! Il est primordial d’intégrer le fait qu’il s’agit d’un cas de violence systématique et d’un véritable problème de société. Ainsi, les facteurs à risques seront plus facilement décelables et les victimes pourront bénéficier d’une réelle égide.

En effet, toute personne susceptible d’apporter un cadre de protection aux femmes doit être informé des signes avant-coureurs et être apte à agir. De plus, une reconnaissance juridique permettra de mettre ces crimes en lumière. Par conséquent d’arrêter la culpabilisation mal placée ainsi que la minimisation des plaintes portées. Car non, « l’avez-vous provoqué ? » ou « avez-vous fait quelque chose de mal ? » ne sont plus des phrases admissibles par ceux chargé de notre protection.

Détecter les signaux d’alertes

Grâce à la formation des corps professionnels et à l’information générale, il sera plus simple pour toute personne en contact avec la victime de déceler les signes révélateurs. L’emprise est aisément vérifiable à travers les signes de violences et les troubles psychotraumatiques. Généralement, en outre des séquelles physiques, la victime présente un état psychique particulièrement alarmant. En effet, au fil de son oppression, la femme développe une anesthésie émotionnelle. Système de défense neurologique, elle permet à la victime de ne pas succomber à la terreur et au stress. Le cerveau endort peur et stress et par conséquent ne lui permet plus de disposer de son instinct de survie.

La femme cesse totalement de se battre et développe un sentiment d’indifférence face à la mort. De plus, les femmes victimes de violences présentent pour la grande majorité des troubles de dissociation aigües. Ainsi, leur mémoire les pousse à revivre sans cesse les paroles de leur agresseur « tu n’es rien sans moi ! tu es laide ! je vais te tuer ! … ». Ces répétitions mènent au suicide, à des troubles alimentaires sévères ou bien à des conduites addictives dangereuses. Ces comportements ont pour but de se déconnecter du réel.

Le passage à l’acte, une lente escalade jusqu’à l’irréparable

Très souvent, les victimes subissent une vie entière de cauchemar aux côtés de celui qui portera sur elles le coup fatal. Emprise, oppression, surveillance et contrôle constant sont généralement les étapes annonçant la violence physique. Ainsi, la victime est doucement prise au piège dans une prison mentale sans même s’en apercevoir. Psychologiquement affaiblit, manipulée, brisée, les premiers coups peuvent prendre place sans craindre aucune résilience. En effet, telle une vampirisation, l’agresseur annihile tout de la femme qu’il maltraite. Jour après jour, c’est une véritable escalade de violence. Généralement, les plus hauts taux d’escalades prennent place dans le cadre de violences sexuelles et de viols conjugaux ou lors de l’annonce d’une séparation, pendant ou après. De plus, l’escalade de violence peut aussi avoir lieu en présence des enfants ou durant une grossesse.

Depuis le commencement de la rédaction de cet article, 6 femmes ont perdu la vie. Aujourd’hui, 11 femmes sont déjà mortes sous les coups d’un homme depuis le 1er janvier 2020. Les grands discours doivent cesser et laissés place au passage à l’action ! À toutes ces femmes incomprises, rejetées, ignorées. Il est temps que le changement opère. Pour nous toutes.

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