Déconfinement : soulagement ou angoisse ?

Déconfinement : soulagement ou angoisse ?

Le 11 mai prochain aura lieu un déconfinement progressif notamment avec la réouverture des écoles puis de certains commerces par la suite. Si pour beaucoup de Français.e.s le déconfinement sonne comme un véritable soulagement, pour d’autres il reste une source d’angoisse.

Le retour progressif des élèves dans les écoles

Si le nombre de malades augmente de nouveau avant le 11 mai, nous savons très bien que le déconfinement n’aura pas lieu. D’ici là, le retour pour les élèves sur les bancs de l’école se fera à partir du 11 mai et de manière progressive. Cela angoisse, bien entendu, beaucoup de familles qui ne comprennent pas l’initiative du gouvernement de rouvrir aussi tôt les écoles et les crèches.

« Lorsque l’école reprendra, je me mettrai en arrêt pour garder mes enfants à la maison. Je ne veux pas risquer qu’ils tombent malades ».

déclare une mère de famille de deux enfants.

La réouverture progressive des établissements scolaires va obliger certaines femmes à mettre leur carrière professionnelle de côté pour s’occuper du foyer. Le déconfinement n’allègera malheureusement pas la charge mentale. 

Pour d’autres familles, le retour des enfants à l’école est une bonne chose parce qu’on ne s’improvise pas enseignant.e en quelques semaines. En effet, les élèves en difficulté pourront de nouveau être encadrés. Néanmoins, les parents d’enfants handicapé.e.s s’alarment sur la prolongation du confinement pour les personnes plus vulnérables.  

« À partir du 11 mai, il faut une reprise des soins avec une évaluation du risque au cas par cas, insiste le médecin. On voit un effet indirect du confinement sur les enfants qui ont un handicap moteur, en particulier pour les cas les plus sévères ». 

explique le docteur Sylvain Brochard au journal 20 Minutes.

Retour à une vie « normale » ?

Lorsque l’on pose la question aux français.e.s de savoir ce qu’iels feront directement dès la fin du confinement, la réponse ne se fait pas attendre. En effet, beaucoup répondent qu’iels vont revoir leurs proches, famille et ami.e.s. Vient ensuite, bien entendu, les sorties dans les bars, mais pour cela il faudra patienter encore un moment. Et quand on leur demande si le déconfinement les angoisse ou, au contraire, les soulage, les réponses sont mitigées.

Une partie de la population est soulagée de pouvoir retrouver une certaine liberté. Même s’ils savent que reprendre leur « vie d’avant » n’est pour le moment pas envisageable, les gens ont surtout hâte de retrouver une vie sociale dont le confinement les a privé. Mais ce soulagement se mélange également à de l’angoisse. 

« Je suis soulagé. J’en peux plus de ces privations de liberté. En revanche, tout ça passe par la rigueur des Français, et là, ça me fait peur… »

commente un lecteur de Ô Magazine.

Cependant, énormément de personnes ont peur de ce déconfinement même s’il se veut progressif. Ce dernier arrive trop tôt pour certain.e.s qui craignent un nouveau pic de l’épidémie. D’autres craignent que la plupart des gens ne respectent pas ou peu les gestes barrières et manquent de civisme. 

« Je ressens de l’angoisse. C’est trop tôt, il y a encore trop de cas. On va se taper une seconde vague c’est certain ! Je suis inquiète pour les dérives qui vont avoir lieu. Les gens vont faire encore moins attention. Il faut encore se protéger dans la durée. Vivant à Paris, je ne suis pas sereine ». 

déplore une lectrice du magazine.
Déconfinement : soulagement ou angoisse ?
Je suis un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… pas du tout soulagé par le déconfinement.

Les hypocondriaques face au déconfinement

Pour les hypocondriaques, le confinement est une bénédiction mais, avec l’annonce d’une date de déconfinement pour la France, les angoisses augmentent. Chaque sortie est déjà une épreuve, faire ses courses peut être une source d’angoisse pendant plusieurs jours pour les hypocondriaques. Ils et elles ont peur de ramener le virus chez eux et surtout de contaminer leurs proches. Même avec un masque et du gel hydroalcoolique, la crainte de développer les symptômes du coronavirus est grande. 

« C’est étrange d’imaginer retrouver du contact humain… D’un côté le besoin de recréer du lien, du contact, et de l’autre le sentiment d’un vertige, comme si du temps sera nécessaire pour s’y réacclimater, retrouver du naturel dans ce qui est devenu étranger. Un peu comme quand tu sors du ciné et que tu as besoin de quelques minutes pour retrouver une parole fluide ».

explique Phil que le déconfinement angoisse légèrement.

La décision finale concernant le déconfinement sera prise le 7 mai, en prenant notamment en compte le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19. Le premier ministre, Édouard Philippe, a présenté à l’Assemblée le plan de déconfinement de la France en précisant bien que « nous allons devoir vivre avec le virus » et en n’omettant pas de souligner « le risque d’une seconde vague ». Affaire à suivre…

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