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Déconfinement : où est Paris ?

Déconfinement : où est Paris ?

rue déserte

Je suis de retour à Panam, mais Panam n’est pas là. Où est Paris ? Ici tout est fermé, gris, immobile, triste. Le déconfinement commence et commence seulement, dans un accouchement pire qu’austère. Je ne peux rien faire, donc envie de rien besoin de rien. Et pourtant, nous les influenceuses du Web, on est là pour vous. Ce n’est pas infirmière, mais ce n’est pas facile pour autant.

Vous rendez-vous compte de nos efforts ?

Alors dites-le bon sang ! Chez Ô Magazine nous sommes les maestrias du Lifestyle ! On parvient à publier des recos et des idées Tip top ouf pour vous, malgré l’état postapocalyptique du monde. Est-ce que vous vous rendez compte qu’il n’y a plus rien à Paris et que nous parvenons à vous délivrer du contenu qui vous berce ? Est-ce que vous vous rendez compte que le cœur de la planète n’est plus en fusion, que le froid polaire envahit nos âmes, que la lune est sortie de son orbite, que le soleil reste derrière un épais nuage de cendres de météorites, alors que nous espérions toutes la fin du cataclysme nucléaire… ou la fin du confinement.

Et les bars, restos, brasseries, musées, cinés, tout est fermé, comme dans les pires films d’horreur à la tombée de la nuit. Les quelques magasins ouverts suffoquent au rythme d’un client tous les mètres attendant pour des achats dénués de plaisir, d’espièglerie, de vie. Voilà où nous en sommes. Paris n’est plus là.

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Paradoxe du déconfinement

C’est le moment de faire des affaires, avant même les soldes. Oh qu’on a envie des magasins de prêt-à-porter, de jupes, de chemisiers, de nouvelles chaussures. Qu’on veut se dandiner avec sérieux entre les cintres, pour avoir, avoir, avoir et porter. Et il faut aider nos amours de commerçant à se renflouer en cash et fissa. Mais après des vacances contraintes, l’épuisement des RTT ou la mise en chômage partiel à 84 % de salaire, la note est douloureuse. Déjà qu’avant on vivait avec un salaire d’avance par prélèvement différé, maintenant on manque de fric au point de porter les mêmes fringues pendant 2 semaines s’il le faut.

Et puis on pensait bien faire des économies à épuiser nos crèmes de beauté et nos échantillons de parfum, mais ça n’a pas suffi pour combler la quantité de nourriture qu’on s’enfilait, pour s’occuper, pour prendre un peu de plaisir, parce qu’il y avait que le manger pour avoir le droit de sortir, parce qu’on avait peur de la fin du monde, et parce qu’on est trop humaine. Et aller quelque part dans un contexte pire que le rationnement soviétique, à quoi bon ?

L’entrée de chaque pignon sur rue est quadrillée par mètre carré, codifiée par gel et masque et gants, et attente. De toute façon, on a pris l’habitude de vivre dans le confort des cavernes pendant le confinement. Et puis à force de faire à manger pour valider qu’on n’a pas perdu le goût, aucun restaurant ne sera à la largeur de notre boule qui ne rentre plus dans la psyché de la chambre.

Il fut un temps…

C’était avant, avant le confinement et son déconfinement. Une soirée c’est une sortie, un resto, un bar. Une journée ce sont des magasins, une petite salade, un café et des magasins. La joie c’est à plusieurs, en petit comité, en faisant du bruit, en proximité. Mais là, rien. Les femmes étaient belles, les hommes étaient séduisants… j’ai vécu ce temps. Je pourrai en témoigner à mes petits enfants, assise dans mon rocking-chair sur le balcon. Paris, Paris, où es-tu ?

Bénédicte, le retour quelque part.

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