Le confinement devient une habitude, une seconde nature. On n’en panique plus, on l’apprécie de plus en plus, bientôt on le voudra, on l’exigera comme une cure annuelle nécessaire. Ermitage imposé au monde entier, pour notre santé, et qui sera peut-être dédié pour notre bien-être. Suite des effets du confinement sur ma petite âme.
Notre monde se partage entre celles qui n’en peuvent plus, et celles qui se sont adaptées. Je fais partie de la seconde catégorie. Je suis adaptée au confinement, évoluée, différente, autre. Ma dernière idée : plus que ça change.
Continuer ainsi
Confinement. C’est peu, c’est sortir un peu autour de chez soi. Tranquillement. Mais c’est ne pas travailler ou si peu. Alors il n’y a plus aucun souci d’efficacité et aucune question de rentabilité. Recevoir juste assez pour payer le manger, le boire et le fumer. Avec de la chance, ne plus avoir à payer son loyer, ne plus avoir à se soucier, ne plus se douter de quoi demain sera fait. Finir par s’en ficher.
Quoi qu’il en soir, ne plus être collée dans les magasins, ne plus avoir à faire la queue n’importe où, ne plus acheter n’importe quoi ; être confinée. Jeter un œil sur internet. Lire un livre. Regarder dehors entre chaque chapitre. Penser à soi, penser à rien. Téléphoner à sa famille. Sourire de loin aux voisins. Ne plus parler de guerre. Faire à manger, la vaisselle, la décoration intérieure. Prendre mon temps. Et puis, lascivement, me laver, me pommader, me parfumer, m’assoir. Voici mon monde, c’est notre monde.
Tous les matins je fais de la gym avec Céline Tran. Le soir Cyrille Lignac m’apprend à faire à manger facile. Jean-Louis Aubert et M m’offrent des concerts à domicile dans une sincérité amicale. Enfin, plein de tutos m’expliquent comme bricoler des trucs rigolos avec mes doigts. On est tous copains, sans intérêt, pour le plaisir quotidien, sans lendemain, sans sortir.
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Vie recluse, je me suis habituée au confinement
Un œil sur mon passé, sur le passé de l’humanité, et on en est finalement arrivé là. Tant d’aventures et de mésaventures, de courses et de fuites, pour finalement s’isoler chez soi. S’y habituer et s’y plaire. Le monachisme convient, finalement. Et tout le monde semble l’apprécier, ou devenir fou. Vie de ne rien faire pour rien, de faire pour soi. Une vie qui ne sert à rien aux autres, qui sert à apprécier la vie. Vie pour rien et finalement mieux pour nous.
Bénédicte, presque nonne.
Cet article a 3 commentaires
Très belle plume ! J’ai beaucoup apprécié ! Moi aussi, je vis le confinement un peu difficilement mais j’arrive à relativiser & à en tirer des bénéfices !
C’est toute la philosophie enseignée lors de mes cours de philo, qui prend en ce moment toute sa mesure, la valeur des joies simples. J’adhère totalement à cet esprit.
C’est le temps de la réflexion, de plus de temps pour soi, de penser aux choses essentielles et de relativiser le reste et de faire le bilan de notre responsabilité quant à l’écologie mondiale. Même en T.T, je réalise combien la vie est ridicule, et comme la planète est belle sans nous à courir après e profit aux dépends de notre mère Nature.
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