Confinement : ça y est, je flippe

Quelques mots pour partager et évacuer un coup de grisou moral que j’ai reçu aujourd’hui, pour cause de confinement contraint par la crise sanitaire mondiale poussée par la pandémie de coronavirus. Et si ce n’était pas ça ?… Et si c’était autre chose ? Même sans théorie du complot… Et si c’était si important de rester chez nous parce que… parce que ce serait la fin du monde.

Élément déclencheur

Là où je suis, personne ne cherche à fuir le confinement. On bricole, on lit, on fait des jeux, on passe le temps, on prend notre mal en patience, on attend la fin. À la fin je devrais rentrer chez mon chez-moi d’ailleurs.

Je me promenais donc tranquillement en retour de courses au pain lorsque la police municipale m’interpelle sur le thème d’un contrôle. Pour dire vrai, je n’avais pas d’attestation ni de papier. Depuis le début du confinement je vis comme ça. Ici ce n’est pas Paris, ici c’est une bourgade, ici les policiers disent bonjour avec le sourire, ici je n’en voyais pas l’utilité. Et j’ai pris pour 135 euros de pourboire laissé à la République pour mauvaise conduite notable en période de « non mais c’est grave madame !!! ».

Réflexion sur le confinement

En rentrant j’ai repris la mesure des décisions qui avaient été prises partout dans le monde, et de la force des messages unidirectionnels répétés au point de faire taire toutes les guerres : lavez-vous les mains, restez chez vous. C’est tellement énorme ce qu’il se passe…

L’économie est arrêtée, la pollution disparue, les animaux libres… Il n’y a plus de publicité dans nos boîtes aux lettres. Les magasins sont silencieux. On n’a jamais autant vécu dans notre foyer depuis les trois mois de congé maternité de notre maman. Il n’y a plus de film au cinéma. Il n’y a plus de produits étrangers sur les étalages des quelques magasins encore ouverts.

Greenpeace a gagné. Facebook a gagné. Les partisans du revenu unique ont gagné. Les opposants à la surconsommation ont gagné. Les protecteurs des animaux ont gagné. À part les féministes, toutes les causes perdues ont aujourd’hui gagné. C’est tellement énorme que je me demande comment le monde a pu basculer aussi vite. Je ne sais pas si ce coronavirus peut vraiment être une menace suffisante pour qu’un nouvel espoir soit possible. Je me demande…

Confinement… angoisse

Et c’est là, face à mon thé Earl Grey, que mon angoisse a commencé toute seule : Et si les gouvernements nous confinaient tous pour une raison encore plus grave ? Et si c’était la fin du monde ?

Une météorite ultra-géante arriverait vers notre planète, Bruce Willis n’aurait pas réussi à la faire exploser, avec un peu de chance elle nous frôlerait déclenchant des raz-de-marée, mais tous les scientifiques sont formels : elle va s’écraser. L’explosion détruira la faune et la flore terrestre et marine sur un rayon de 4 000 km. Avant de laisser un incendie géant qui se répandra sur les plaines et ne sera arrêté que pas les montagnes de plus de 2 000 m d’altitude. Un nuage de fumée gigantesque se formera et s’étendra sur toute la Terre, obscurcissant le ciel pendant plusieurs années. Se dissipant, le nuage laissera une couche de centre lourde, noire, radioactive sur la croûte terrestre. Et les quelques formes humaines reconnaissables seront mortes et pétrifiées, chez elles en train de se laver les mains.

Philosophie

Si c’est ça qui nous attend, alors mieux vaut rester en famille à jouer au Monopoly. En effet.

Par Bénédicte et son angoisse.

Laisser un commentaire