Comment devient-on asthmatique ?

L’asthme est une maladie respiratoire qui touche plus de 330 millions de personnes dans le monde entier, dont quatre millions en France. Beaucoup sont des enfants. Malgré ces chiffres élevés, un bon nombre d’entre nous ne connaissons toujours pas ce qui provoque cette maladie. Découvrons les origines de l’asthme.

Vous croyez tout savoir sur l’asthme ? Et bien, prenez une grande respiration, car nous allons nous plonger dans les détails. Bien qu’on entende souvent parler de cette maladie, nous n’avons pas forcément une idée claire de ce qui la provoque. Est-ce que ce sont les allergies ? L’exercice physique ? Ou est-ce que tout est dans notre tête ? Aujourd’hui, regardons-la de plus près et découvrons de quoi il est vraiment question.

Définition

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) , l’asthme est « une maladie non transmissible de première importance. Il s’agit d’une infection chronique des voies de passage de l’air dans les poumons, qui provoque leur inflammation et un rétrécissement de leur calibre ». L’asthme se manifeste par des crises d’essoufflement, c’est-à-dire des difficultés à respirer. Ces crises sont souvent accompagnées par une toux. Une oppression peut se faire sentir au niveau du thorax, ou dans certains cas, de la fatigue.

De manière générale, on distingue deux catégories d’asthme : l’asthme allergique ou atopique et l’asthme non-allergique ou intrinsèque. La maladie se classe dans différentes catégories en fonction de la gravité des symptômes ainsi que leur fréquence d’apparition. Dans le cas d’un asthme léger ou asthme intermittent, il s’agit de crises brèves et peu fréquentes. De l’autre extrémité de l’éventail se trouve l’asthme sévère, une forme rare et grave, qui se traduit par des symptômes permanents.

Les causes de l’asthme

Comment devient-on asthmatique ? Comme c’est le cas pour beaucoup de maladies, il n’y a toujours pas de réponse exacte. Tout ce que la médecine peut nous dire pour l’instant, c’est qu’il n’y a pas de cause unique. Ainsi, on parle plutôt de facteurs qui favorisent le développement de l’asthme. Ces facteurs sont multiples et peuvent être liés à la fois à la génétique et à l’environnement.

Le premier élément à considérer est la prédisposition génétique. La probabilité qu’on devienne asthmatique augmente si l’un de nos parents ou les deux souffrent eux-mêmes d’ asthme. Le terrain atopique peut également jouer un rôle. Les allergies ou l’eczéma sont les signes d’une prédisposition à l’asthme. Mais il faut bien comprendre qu’il s’agit d’une probabilité : ce n’est pas parce que cette prédisposition existe que l’asthme se développe absolument. L’asthme n’est pas une maladie héréditaire en soi.

Ensuite, ce sont les facteurs liés à l’environnement. Parmi eux, il y a l’exposition à des allergènes, surtout quant à l’asthme allergique. À l’intérieur de l’habitation se trouvent les acariens et la poussière, alors qu’à l’extérieur c’est le pollen dans l’air, les poils d’animaux, la moisissure. En ce qui concerne l’asthme non-allergique, il y a une multitude des facteurs qui peuvent le déclencher : les substances chimiques, la fumée de cigarette, l’air froid ou encore la pollution de l’air. « Les produits ménagers forts, les produits de voiture, le parfum… en fait, toute sorte de substance irritante », explique Claire, membre de l’Association des asthmatiques sévères. Il n’est pas à exclure la possibilité qu’une crise advienne lors de la pratique d’un sport. Parfois, elle peut aussi se produire après un rhume ou la prise de certains médicaments.

Et le stress ? Est-il un facteur à considérer ? Oui, mais pas en soi. C’est-à-dire qu’il peut déclencher ou aggraver une crise d’asthme s’il vient s’ajouter à d’autres facteurs déjà présents. « Le stress déclenche de l’hyperventilation, ce qui aggrave les symptômes », nous dit Marianne, elle aussi membre de l’Association des asthmatiques sévères. Pour autant, le stress ne signifie pas automatiquement qu’il s’agit d’asthme. C’est bien une maladie des bronches, non psychosomatique.

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Vivre avec l’asthme

Tout le monde ne vit pas l’asthme de la même façon. En effet, il peut apparaître dans différentes périodes de la vie. Mais de manière générale, il s’agit d’une maladie qui, dans un premier temps, se manifeste à un jeune âge. C’est le cas pour Claire : « J’ai toujours eu un asthme compliqué. C’est une maladie qui m’embête depuis mon enfance », avoue t-elle. Par ailleurs, il n’est pas rare que les symptômes disparaissent lors de l’adolescence pour revenir à l’âge adulte. « Enfant, j’avais de l’asthme allergique. Les symptômes ont disparu pendant la puberté, mais ils sont revenus pendant la ménopause », confie ensuite Marianne.

Le plus important est le diagnostic. Mais selon Marianne, pour une forme rare comme l’asthme sévère, ce serait également la partie la plus compliquée. Différentes formes de l’asthme nécessitent différentes réponses. Si ce n’est pas le bon diagnostic, le traitement risque de ne pas être adapté aux symptômes. D’ailleurs, il pourrait même provoquer des effets secondaires indésirables. Cela a été le cas pour Marianne au début. « Bien que la corticothérapie m’avait permis de surmonter les crises, elle m’avait provoqué des dégâts collatéraux », explique t-elle.

Peut-on guérir l’asthme pour de bon ? La réponse courte est non. L’asthme est une maladie chronique et la personne asthmatique aura toujours une sensibilité aux bronches, qu’elle présente des symptômes ou pas. Il est possible aussi qu’elle ait des limitations, surtout si elle est asthmatique sévère. Pour Claire, faire du vélo n’est pas une option et monter les escaliers est souvent un exploit. Quant à Marianne, elle doit être très vigilante concernant les différents endroits dans lesquels elle se rend. Les hôtels doivent être très bien nettoyés, les théâtres bien entretenus.

Or, avec une prise en charge médicamenteuse, c’est possible de contrôler la maladie. « J’utilise mon inhalateur tous les jours et je fais de la biothérapie tous les 15 jours, nous confie Claire. J’ai appris à vivre avec ». Autre chose importante : savoir qu’on n’est pas seul.e. Il y a plus de 4 millions de personnes en France qui vivent avec l’asthme. Sans doute avons nous des expériences communes avec beaucoup d’entre elles. D’où l’intérêt des groupes comme l’Association des asthmatiques sévères qui, entre autre, vise à faciliter les échanges entre patients et dispose des centres d’écoute pour eux et leur familles.

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