Depuis le début de la guerre en Ukraine, la France connaît une hausse des prix du carburant et de l’alimentation. Ce mercredi 09 Mars sur LCI, Michel-Edouard Leclerc appelle le gouvernement à aider les foyers les plus modestes.
Déjà la semaine dernière, le gazole prenait + 14,2 centimes. Selon le ministère de la Transition écologique, le gazole valait 1,8831 euro le litre en moyenne vendredi 4 mars, contre 1,742 euro le 25 février. Cette hausse va se poursuivre affirme le patron de Leclerc ce mercredi sur LCI. Prédiction : le prix du carburant atteindra 2,20 euros le litre dans deux à trois semaines. De plus,“les stations Leclerc atteindront les 2,07€ sur le gazole dès la fin de cette semaine, contre 1,93€ ces derniers jours. A chaque renouvellement de stock, ce dernier est toujours plus cher.”
“Si vous n’avez pas besoin de carburant, n’en achetez pas maintenant.”
Le président du comité stratégique tempère néanmoins ses propos, estimant que cette tendance ne durera pas dans le temps. “Donc, je dis à mes clients, si vous n’avez pas besoin de carburant, n’en achetez pas maintenant.” Mais dans le cas où la France refuserait d’acheter du pétrole russe ou “si les Russes décident, en contre-sanction, de ne pas vendre du pétrole à l’Europe”, il faut envisager de lourdes conséquences, avec “un nouveau cycle de flambée des prix du carburant”.
Michel-Edouard Leclerc se veut rassurant : aucune marge ne sera réalisée sur le carburant. “On avait dit que les opérations à prix coûtant s’arrêteraient avec le retour des vacances mais avec la flambée des prix aujourd’hui, il n’est pas question de prendre de marge”, confirme-t-il. Par ailleurs, le président de Système U, Dominique Schelcher, précise qu’il achète son carburant avec le groupe Leclerc. Cela leur permet “d’être plus forts”. En effet, cette alliance existe entre eux depuis 1998. Au micro de France Inter, le président de la grande enseigne s’engage ce mercredi à prendre ses “responsabilités de commerçants pour aider nos clients”, tout en assurant prendre sur ses marges. Toutefois, les deux sociétés cherchent tout de même d’autres alternatives pour ne plus dépendre du pétrole russe.
+70% sur le prix des pâtes
En plus de la hausse des prix sur le carburant, on retrouve une augmentation au niveau de l’alimentation. Le prix des pâtes a déjà augmenté de 70% sur un an compte tenu des mauvaises conditions météorologiques, a déclaré M.Leclerc. Des hausses entre 3,2 et 3,5% sont déjà prévues jusqu’à l’été. Cependant, grâce à la loi Egalim, la production française va profiter d’une partie de cette augmentation. Le patron de Leclerc déclare qu’aujourd’hui, la flambée des prix du pétrole et des matières premières est principalement spéculative.
Crise ukrainienne ou inflation post-Covid?
En plus du conflit ukrainien, une inflation des prix post-covid devrait s’ajouter. Le président des centres Leclerc appelle les citoyens français à ne pas stocker trop de denrées. En effet, la surconsommation des produits entraîne une augmentation de prix. De plus, la différence du taux de change entre le dollar et l’euro renforce cette flambée de prix. L’euro s’affaiblit par rapport au dollar, par conséquent le carburant est encore plus cher. Dominique Schelcher évoque le sentiment d’être dans un engrenage qui n’est pas du tout favorable.
Appel au gouvernement
Dans son interview sur France Info, Michel Edouard Leclerc en profite pour demander de l’aide au gouvernement pour les plus modestes. Il déclare que “vu les finances de l’Etat, il faudrait orienter les aides vers ceux qui en ont le plus besoin.” Il poursuit en disant que “s’il le faut, le conducteur de 4×4 prendra son carburant cher. Mais les salariés d’entreprise, les médecins en voiture,etc, il faut faire des chèques ciblés.”Lundi soir, le président Emmanuel Macron a esquissé un plan de résilience pour donner un coup de pouce aux automobilistes. En effet, un chèque inflation de 100 euros a été versé à 38 millions de Français, mais face à de nouvelles augmentations, l’exécutif estime “qu’un coup de pouce supplémentaire s’avère nécessaire.”