Balmain : voyage dans le temps pour la PFW 2021 !

Balmain : voyage dans le temps pour la PFW 2021 !

Ce mercredi 30 septembre, Balmain présentait au monde sa collection Printemps-Été 2021. Et quelle collection ! Née d’une magie créative tout droit sortie du confinement, elle nous a fait voyager dans les archives, mais également le futur de la maison Balmain, avec bien sûr aux commandes le génial Olivier Rousteing. Retour sur cet évènement mode dont la fashion sphère se souviendra encore longtemps.

Un évènement grandiose …

20h, en plein cœur du Jardin des Plantes. Voilà où il fallait être mercredi dernier. Niché au sein des plus beaux bosquets du jardin, Balmain a offert un show unique devant quelques privilégiés (bien espacés). Pour ce faire, la maison a vu les choses en grand : estrade en moquette, gradins et fumigènes. Le tout, à ciel ouvert.

« Pourquoi défiler à l’extérieur ? Je pense qu’il est psychologiquement très important pour les gens de se sentir libres comme j’essaie de l’être quand j’imagine mes collections. Je n’avais pas envie de les reconfiner dans un espace clos, même le temps d’un show. »

Olivier Rousteing pour Vogue Paris

Et pour les grands absents, Balmain a pensé à tout. La maison a en effet réussi l’impensable : réunir le digital et le réel, en une communion harmonieuse et magistrale. Grâce à des centaines de grands écrans disposés sur le front row, Anna Wintour, Jennifer Lopez, Vanessa Friedman ou encore Cindy Crawford ont pu braver le Covid et assister malgré tout au fameux défilé, par écrans interposés. Quelques grandes stars étaient tout de même physiquement au rendez-vous. On a notamment pu apercevoir la star des réseaux Léna Mahfouf, le mannequin Baptiste Giabiconi accompagné de Léa Elui ou encore la chanteuse Christine and The Queens.

… malgré une situation sanitaire inédite !

Qu’on se le dise, la pandémie qui nous touche en ce moment a de quoi nous donner froid dans le dos. Le climat ultra anxiogène qui en découle pourrait d’autant plus accentuer la frivolité et l’inutilité bien trop souvent associées à la mode. De fait, les plus sceptiques pourraient stipuler qu’en pleine période de rebond du Covid, “à quoi bon faire défiler quelques mannequins pour le bon plaisir de privilégiés triés sur le volet ?”. À ces plus sceptiques je répondrai alors deux choses :

– C’est justement parce que nous sommes en pleine période de crise que la frivolité et la simple beauté d’un défilé retrouvent toute leur essentialité. Cette magie du vêtement, cette fascination du tissu et de la coupe nous donnent à rêver, nous offrant une parenthèse enchantée plus que nécessaire dans ce monde devenu trop sombre. La mode devient alors lumière. Cette petite étincelle, subtile mais bien présente, qui réveille chacun de nos cœurs, et nous réchauffe sincèrement de l’intérieur.

– De même, pour les plus rigoureux d’entre eux, je dirai très simplement que tous les gestes barrières ont été rigoureusement respectés. Mètres de distance, masques, gels hydroalcooliques, tout y était, le Covid ne pouvant finalement pas empêcher la réunion heureuse des amoureux du vêtement. Ainsi, Balmain, mais aussi tous les autres, nous donne l’espoir de jours meilleurs. Peut-être pas “un comme avant”, mais un “on y arrivera”, ensemble. Les maisons de couture nous insufflent finalement ce courage qui nous pousse à tenir et à croire fiévreusement en l’avenir. Un avenir où l’on pourra tous se parer de ces habits de lumière, dé-masqués, et libres.

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Une histoire d’audace et d’héritage

Pendant le confinement, Olivier Rousteing s’est plongé dans les archives Balmain. C’est de ces recherches qu’est née la collection, chargée en souvenirs et clins d’œil aux années dorées de Pierre Balmain. Le jeune créateur n’oublie cependant pas d’y ajouter sa touche et son ADN, à travers des couleurs extravagantes ou encore ses légendaires épaulettes XXL. Finalement, Olivier Rousteing nous propose une joyeuse rencontre entre passé et présent. Une parfaite osmose donnant naissance à des silhouettes audacieuses et intensément vivantes, ce qu’on ne peut qu’approuver en cette période où nos libertés se retrouvent grandement limitées.

« Dans l’ensemble, l’esprit est intergénérationnel et interculturel, car le mélange d’hommes et de femmes aux silhouettes diverses, aux tons fluorescents vifs et aux traitements distincts de notre denim durable rappelle à la fois un Saint Germain des années 70 et un Brooklyn des années 90 ».

Olivier Rousteing au sujet de sa collection pour Vogue Paris

Commémorer le passé …

Ce mélange des références devient donc le leitmotiv du défilé, qui s’est découpé en 3 parties. Le défilé ouvrait sur des mannequins seniors, qui étaient en fait de véritables anciennes mannequins Balmain dans les années 80. Olivier Rousteing a particulièrement tenu à ce qu’elles participent au show, concrétisant avec perfection ce fameux voyage dans l’héritage de la marque. En total looks monogrammés, ces dernières ont donc déambulé librement sur le catwalk, au comble du charisme et de l’élégance. Comme à l’époque des salons de couture, ces mannequins stars marchaient sous le regard d’Olivier lui-même, perché sur un tabouret d’atelier, pensif. Un grand moment de mode, et un hommage touchant.

Olivier Rousteing a également revisité le monogramme PB imaginé par Pierre Balmain dans les années 1970. On a donc pu le retrouver sous toutes ses formes : sur des tailleurs seventies, des vestes ultra épaulées, en macramé sur des tops, ou encore sur une réédition du sac à main datant de 1945, également créé par Monsieur Balmain !

… pour mieux se réinventer !

Vient ensuite la deuxième partie du show : l’arrivée de la #BalmainArmy nouvelle génération. Pour Olivier Rousteing, l’été 2021 sera résolument celui de l’audace. En effet, le fluo devient LA grande mode, avec une série de total looks rose et jaune fluo. L’objectif est clair, la #BalmainArmy attirera tous les regards une fois la saison estivale lancée. Le denim, que le créateur veut écoresponsable « du lavage jusqu’à la production », se fait également une grande place, décliné en cycliste, longue robe ou encore veste épaulée.

Pour cette soirée sous les étoiles, Olivier Rousteing révise également ses grands classiques. On a entre autres pu y voir des épaulettes XXL, déclinées sur des vestes de costume, des crop tops, et même en asymétrie sur une robe déstructurée. La paillette était évidemment au rendez-vous, tout en transparence sur une jupe tube follement sexy, au comble du chic en fins liserés sur un costume ou encore en version “plastron”, Monsieur Rousteing parant de tous les feux sa fashion army.

Looks BALMAIN SS21
Looks ©BALMAIN SS21

De même, on retrouve également un grand travail de drapés et plissés, ultra structurés avec une matière cuirassée ou plus doux à travers des matières mousseuses, sous forme de tops ou jupes légères. Enfin, avec ses grandes inspirations 70s, à travers les jeans flare notamment, Olivier ancre sa collection dans une époque anticonformiste et débridée. Également une époque où Pierre Balmain avait connu un grand essor. Ce défilé se place donc au carrefour de grands messages et références, le tout formant un savant mélange qui fait véritablement sens.

Mais le voyage Balmain ne s’est pas arrêté là. Pour le grand final, Olivier Rousteing nous a présenté les deux premiers Balmain kids ! Habillés de mini costumes aux épaules XXL, une petite fille et un petit garçon ont défilé avec panache le long du catwalk, au comble de la mignonnerie. Finalement arrivés au niveau des écrans du frontow, ils ont conclu ce moment mode de la plus insolite des façons : à coup de télécommande. Une façon bien originale de clore ce show qui rentrera sans aucun doute dans les annales. La boucle est finalement bouclée, le défilé Balmain printemps-été 2021 s’achève enfin, et ce, tout en virtuosité !

Olivier Rousteing chez Balmain, une affaire qui roule

Liberté : voilà donc le maître mot de cette collection. Ces silhouettes pêchues s’affranchissent des codes, devenant les étendards d’un vent d’espoir aujourd’hui plus que vital. Olivier Rousteing le dit lui-même : “Aujourd’hui, on a besoin de couleurs, de fluo, d’optimisme. Il faut vraiment rester positifs, et continuer de croire en un monde meilleur”.

La maison nous offre donc une fougueuse ode à la vie, tout comme une célébration de l’héritage de Pierre Balmain. Une association audacieuse, mais qui fonctionne, témoignant une nouvelle fois du génie d’Olivier Rousteing. Ce dernier veut reconstruire un monde meurtri par la violence d’une pandémie. En pure allégorie d’audace et d’optimisme, Olivier nous pousse donc à avancer et vivre, tout simplement. Une invitation qu’il devient alors difficile de refuser !

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