Quid de l’excentricité ? La norme, apanage de l’uniforme

porter uniforme norme vêtements

Dernier point de démonstration et de réflexion à propos de l’excentricité. Nous avons utilisé l’excentrique comme un marteau, nous avons frappé, frappé, et encore frappé (j’aime Cloclo). Et voilà ce qui sonne.

Article rédigé par: Bénédicte

Nous en sommes arrivés à cette lourde conséquence (vous avez eu une semaine pour lire, analyser, comprendre et commenter) : L’excentrique crée son opposé, le despote. Ce dernier crée la bonne conscience d’un despotisme se voulant sociable, se disant sociable et se justifiant sociable par des règles. Il exclut l’excentrique en le jugeant et le condamnant pour asociabilité, même si ce n’est en fait qu’un non-effort pour être comme tous, un acte indirect d’être soi. Une volonté de s’exprimer pleinement et simplement et de se révéler aux autres et à soi-même, tout simplement.

Conséquence de nos pensées précédentes

Parce qu’on aime bien réconcilier tout le monde, nous pouvons écrire que l’excentrique et l’uniforme désirent tous les deux exister. Ainsi là, nous parvenons à définir un terrain d’entente entre deux mondes que tout semble pourtant opposer à première vue. Jusque-là, quelques minutes de réflexion sans Mojito doivent permettre de discerner la quasi universelle évidence de ma proposition sur la norme. Tout se comprend, il suffit simplement de se pencher sur la question.

En lien : Secrets pour entretenir les tenues de sport et les garder comme neuves

Norme et uniforme contre excentrique

Alors que l’uniforme cherche son existence dans une socialisation des apparences, l’excentrique reste focalisé sur l’apparence de sa personne. Ainsi que l’uniforme considère que l’apparence est du ressort de la sociabilité et que le moi peut rester préservé. Au contraire l’excentrique considère que l’apparence est soi et que le sociale est la rencontre construite des différentes apparences. Sa volonté est de se démarquer et de faire de l’uniforme un apparat inédit. Le fait qu’il y ait de l’excentricité révèle d’abord que le moi déconnecté de l’apparaître n’existe pas. Et ensuite que l’apparaître cherche à exprimer un moi. Pour faire cohabiter ces deux revendications, nous faisons l’hypothèse (un peu provocante) que le moi, l’individu n’existe pas en soi. L’un existe par sa recherche de l’apparence, l’autre existe par sa volonté d’établir une norme.

A lire aussi : Comment s’habiller chic en grande taille?

Casser les codes de la norme

La présence de l’excentrique, élément perturbateur, révèle que la communauté sociale est structurée et maintenue volontairement en cohésion par les efforts des uniformes, non pas par une nécessité interne. La société parfaite avec sa norme devient une idole. L’individu uniforme cohérent avec la société bien pensée n’existe pas. L’excentrique est le marteau qui révèle les pieds de terre du colosse d’argent. Il révèle la contradiction qu’il y a entre une société composée d’individus qui, pour exister, veut contraindre ceux-ci à être comme tous. Il révèle l’absurdité l’une homogénéité sociale cohérente et rentable, alors que de l’individualité devrait émerger l’excentricité plutôt que la sociabilité.

Le processus de normalisation renforce l’homogénéité de la société contre l’originalité des individus constituant, parce que la norme permet de discipliner, de rationaliser, d’intégrer par l’uniformité. Or, appuyé sur la recherche d’existence de chacun, ce processus fait naître des excentriques, comme des accidents réguliers. Ces derniers sont les troubles à l’ordre public. Ils révèlent la recherche réelle cachée derrière chaque individu : exister en tant qu’individu.

À conclure…

Laisser un commentaire